Ouverture du synode: L’Eglise doit défendre sa mission, assure le pape François

Rome, 04.10.2015 (cath.ch-apic) L’Eglise doit défendre sa mission dans «la fidélité», «la vérité» et «la charité», a assuré le pape François, le 4 octobre 2015, à l’ouverture du synode sur la famille. Le pape concélébrait la messe d’ouverture du synode avec quelque 314 pères synodaux et collaborateurs, dont près de 70 cardinaux et 170 évêques et archevêques.

Dans la basilique Saint-Pierre, au Vatican, le pape François a ouvert le Synode ordinaire des évêques sur la famille, un an après la première assemblée extraordinaire des évêques sur ce même thème. Dans un contexte social «très difficile», l’Eglise doit vivre sa mission «dans la fidélité, dans la vérité et dans la charité», a-t-il recommandé.

«Soigner les couples blessés» avec «miséricorde»

A la veille du début des travaux des pères synodaux, le pape a demandé de défendre «l’indissolubilité du lien conjugal» mais aussi de «soigner les couples blessés» avec «miséricorde».

Dans un «contexte social et matrimonial très difficile», a affirmé le pape au cours de son homélie, «l’Eglise est appelée à vivre sa mission dans la fidélité, dans la vérité et dans la charité». Il s’agit ainsi de «défendre l’amour fidèle», a-t-il souhaité, mais aussi «la sacralité de la vie», ainsi que «l’unité et l’indissolubilité du lien conjugal».

Que l’Eglise «ne pointe pas du doigt pour juger les autres»

La vérité, a-t-il poursuivi, «ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes». Enfin, il a insisté pour que l’Eglise «ne pointe pas du doigt pour juger les autres», mais soigne «les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde».

Pour la prière eucharistique, figuraient aux côtés du pape François les présidents délégués du synode, les cardinaux sud-africain Wilfrid Fox Napier, français André Vingt-Trois, philippin Luis Antonio Tagle, et brésilien Raymundo Damasceno Assis. Concélébraient aussi auprès du pontife le rapporteur du synode, le cardinal hongrois Peter Erdö, le secrétaire général, le cardinal italien Lorenzo Baldisseri, et le secrétaire spécial, Mgr Bruno Forte.

Beaucoup de plaisirs, mais peu d’amour

Commentant les lectures du jour, le pape François s’est arrêté sur trois thèmes: le drame de la solitude, l’amour entre l’homme et la femme, et la famille. «Aujourd’hui se vit le paradoxe d’un monde globalisé, où nous voyons beaucoup d’habitations luxueuses et de gratte ciels, mais de moins en moins de chaleur de la maison et de la famille, a-t-il souligné, beaucoup de plaisirs, mais peu d’amour; beaucoup de liberté mais peu d’autonomie».

Et le pape de dresser ce sombre constat: «Il semblerait que les sociétés les plus avancées soient justement celles qui ont le taux le plus bas de natalité et le taux le plus élevé d’avortements, de divorces, de suicides».

Gratuité de l’amour pascal et conjugal

Pourtant, a-t-il poursuivi, «Dieu n’a pas créé l’être humain (…) pour rester seul, mais (…) pour partager son chemin avec une autre personne qui lui soit complémentaire», et «voir la fécondité de son amour dans les enfants». «Voilà le rêve de Dieu pour sa créature bien-aimée, s’est-il exclamé, la voir se réaliser dans l’union d’amour entre l’homme et la femme».

Aujourd’hui, «l’amour durable, fidèle, consciencieux, stable, fécond est de plus en plus moqué, a-t-il déploré, et regardé comme s’il était une affaire de l’antiquité». Pourtant, a-t-il souligné, «l’homme d’aujourd’hui (…) reste attiré et fasciné (…) par tout amour fidèle et perpétuel».

«Dépasser toute forme d’individualisme et de légalisme»

«Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas»: cette phrase de l’Evangile de Matthieu, a-t-il expliqué, est une «exhortation aux croyants à dépasser toute forme d’individualisme et de légalisme». C’est seulement «à la lumière de la folie de la gratuité de l’amour pascal de Jésus», a-t-il alors affirmé, que l’on peut comprendre «la folie de la gratuité d’un amour conjugal unique et jusqu’à la mort». «Le but de la vie conjugale n’est pas seulement de vivre ensemble pour toujours, a-t-il encore rappelé, mais de s’aimer pour toujours !».

Les travaux des pères synodaux commenceront concrètement le 5 octobre au matin dans la Salle du synode. Outre 270 pères synodaux (cardinaux, évêques, prêtres et religieux), le synode verra la participation de 24 experts, 51 auditeurs et auditrices, 14 délégués fraternels des autres Eglises chrétiennes. (apic/imedia/bl/be)

Jacques Berset

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