Ca bouge au synode!

En choisissant le thème de la famille pour le synode, le pape François savait que ce thème serait délicat. Parler de la famille, c’est aussi accepter de parler des nouvelles formes de familles: familles recomposées, familles monoparentales, unions homosexuelles, homoparentalité, polygamie, etc.

En ouvrant le débat sur la famille et partant sur le couple, le pape savait qu’il ouvrait la boîte de Pandore. Il savait aussi que le débat n’allait pas se limiter à redire ce que l’Eglise dit déjà par son Catéchisme. Ca, tout le monde le sait déjà.

Le pape acceptait le risque d’aborder des questions catholiquement non correctes. Et ça, c’est la vraie révolution de ce synode. Preuve en est la récente lettre de certain Cardinaux qui craignent que la doctrine du catéchisme soit relativisée et qui souhaitent exclusivement une redite de la doctrine du magistère.

Mais pourquoi alors un synode ?

Le pape sait bien qu’il faut aller au-delà d’une simple redite. Il veut provoquer le débat, un débat nourri et large.

Pour l’heure, tout est ouvert. Mais une réaction de divers Cardinaux sous l’égide notamment de l’archevêque de Vienne en dit long: «Il ne faut confondre la critique de l’égoïsme de l’individu avec la critique de l’individu et sa liberté».

Une phrase clé qui mérite une exégèse. Ce qui ressort clairement, c’est le respect fondamental de la liberté de l’individu. Cette thèse peut éclairer le vrai défi de ce synode: accepter que la doctrine de l’Eglise est un idéal à suivre, certes, mais accepter aussi que la liberté de chaque catholique qui ne peut ou ne souhaite suivre certains éléments de la doctrine est également digne de respect. Voilà le défi!

Mais comment y répondre? Il reviendra au pape François de juger, de trouver la marque de l’Esprit saint dans toutes les propositions qui sont faites dans le cadre de ce synode.

Accepter que l’idéal du sacrement de mariage est incontestable, c’est aussi accepter que celui qui ne parvient pas à cet idéal est digne d’une parole ferme et claire de l’Eglise. Si le sacrement offre la grâce, les autres formes du vivre ensemble en Eglise ne sont pas démunies pour autant de grâces. Dieu est présent au côté de chaque fidèle qui ouvre son cœur au bonheur de la foi. Lâcher prise et laisser faire Dieu !

C’est peut-être cela que souhaitent certains Pères synodaux dans leur déclaration qui fait du bien à notre Eglise !

Abbé Nicolas Betticher

Portail catholique suisse

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