Pour Mgr Eugène Houndekon, le but de l’assemblée synodale n’est pas de parvenir à un accord à tout prix ni de « prendre les décisions »: les participants s’accorderont « ou non », déclare-t-il, peu importe, l’heure est « à la réflexion ». Ensuite, « il appartient au pape de prendre les résolutions qui s’imposent, après un temps de réflexion et de prière ».
Comme d’autres, Mgr Houndekon souligne que « l’approche occidentale de la question familiale se ressent vraiment très fortement » dans le document de travail et que certaines « passions » sont portées « parfois de façon excessive » sur la question de l’accès aux sacrements pour les divorcés-remariés. Mais « par-delà ces accents un peu trop prononcés », ajoute-t-il, « la question de la vie de famille est mondiale ».
Evoquant les solutions pastorales aux divers problèmes, Mgr Houndekon met en relief le risque de relativisme doctrinal représenté par l’introduction d’exceptions à la règle. Selon lui, « ce qui reste encore flou, c’est de dire ›la doctrine, oui, mais…’. Ce ›oui mais’ doit être un peu mieux examiné ». Quant aux échanges des pères synodaux, « il va falloir faire le point sur ces éclairages pour voir ce qui tient, ce qui laisse à désirer ou ce qui reste à approfondir », car, affirme le prélat, « tout ne tient pas ».
Pour discerner, l’évêque recommande de « retourner au fondement » de la doctrine, qui est « biblique » et qui doit ensuite « s’imprimer dans des conduites » pastorales. « Ces directives peuvent varier, mais la Parole ne varie pas », ajoute-t-il. Il s’agit pour les pasteurs de se demander si telle ou telle conduite pastorale est « l’unique manière » d’agir, si « on peut faire autrement ou pas » et « si on ne peut pas faire autrement, quelle espérance on peut apporter ou quelle consolation on peut donner ».
L’un des grands apports de ce synode, assure Mgr Eugène Houndekon, aura été « d’aider les pasteurs à se rendre compte des ’déficits’ de la pastorale actuelle »: « Déficit en matière de formation, (…) en matière de suivi, (…) de présence de l’Eglise dans les crises, (…) de structures qui accompagnent la réconciliation », et enfin déficit « de suivi là où il y a échec, car lorsqu’il y a échec on peut toujours repartir ».
Mais l’évêque béninois ne déclare pas forfait pour autant: « Si on ne pense qu’aux problèmes, on ne pourra pas accueillir ce que Dieu a voulu faire de beau en créant le mariage, on ne pourra pas suffisamment apprécier les familles qui ont su remplir l’univers d’un beau témoignage ». D’ailleurs, insiste-t-il, « l’Eglise est fière de ce message, puisque nous savons tout le bienfait que cela apporte au monde ». (apic/imedia/ak/pp)
Pierre Pistoletti
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