Une Eglise nouvelle qui accueille et accompagne

Rome, 23.10.2015 (cath.ch-apic) A la veille de la clôture des travaux du Synode des évêques sur la famille, plusieurs participants ont fait part de leur satisfaction, le 23 octobre 2015. Lors d’une rencontre avec la presse, des Pères synodaux ont jugé que le rapport final respectait tous les points de vue, assurant que ce synode marquait la fin d’une Eglise qui juge toutes les situations et la naissance d’une Eglise nouvelle qui accueille et accompagne tout en parlant avec clarté.

Au terme d’une matinée de travail à huis clos au cours de laquelle plus d’une cinquantaine de Pères synodaux sont intervenus pour apporter des modifications au texte final du synode, qui sera voté le lendemain, le ›porte-parole’ du Vatican a évoqué la satisfaction de l’assemblée. Une satisfaction assez incroyable aux yeux du père Federico Lombardi, au vu des 1355 amendements apportés au texte de base au fil des trois semaines de travail, lors des travaux en groupes linguistiques.

Le rapport final voté par les Pères synodaux le 24 octobre et probablement publié par la suite est un texte «beaucoup plus ordonné et beaucoup plus satisfaisant que l’Instrumentum laboris qui était plus fragmentaire, moins organisé et moins cohérent», a relevé le père Lombardi en citant l’intervention de plusieurs Pères synodaux. Beaucoup, a-t-il précisé, ont exprimé leur grande gratitude et admiration pour le travail effectué par la commission de rédaction.

Attachée de presse francophone du synode, Romilda Ferrauto a tempéré cet enthousiasme en relevant qu’elle avait entendu d’une part des Pères synodaux déçus qui souhaitaient un texte plus courageux, qui le trouvent trop timide, et d’autre part ceux qui sont préoccupés parce que certains points pourrait prêter à confusion et qui veulent que les choses soient claires: la doctrine ne change pas. Pour autant, la directrice de la rédaction française de Radio Vatican a relevé la grande liberté de parole des participants au fil du synode, jugeant que le rapport final serait inévitablement le fruit d’un consensus.

Une Eglise qui accompagne

Le cardinal Peter Turkson a jugé quant à lui que seuls quelques petits détails restaient à revoir concernant le texte qui serait voté le lendemain. Ce document, a soutenu le président du Conseil pontifical Justice et Paix, respecte tous les points de vue et il serait erroné de penser que la commission de rédaction a dilué le texte comme si aucun point n’était réellement affronté.

Face à la presse, l’évêque de Gand, en Belgique, Mgr Luc Van Looy, a jugé pour sa part que cette assemblée synodale pourrait marquer le début d’une Eglise nouvelle. «Si ce synode était l’Eglise, a-t-il confié, je dirais que c’est la fin du jugement des personnes, la fin d’une Eglise qui juge toutes les situations, vers une Eglise qui accueille, qui accompagne, qui écoute, et qui parle aussi avec clarté».

La réflexion du pape François, après le synode, ne se fera pas uniquement sur la base du rapport final, a expliqué le cardinal canadien Gérald Cyprien Lacroix. «Bien sûr, a affirmé l’archevêque de Québec, le document que nous allons voter est très important, mais toute l’expérience synodale est très importante». «Le pape, a-t-il poursuivi, ne recevra pas seulement un document, car il a tout écouté au cours des trois semaines, il connaît les points difficiles, nous ne sommes pas parvenus à un consensus sur tout».

L’archevêque de Québec a également souligné que la question de la préparation au mariage était revenue comme un refrain à l’unisson. Sur ce point, a-t-il confié, le rapport final offrira des pistes très prometteuses pour une meilleure préparation, en particulier en vue d’une préparation à long terme.

Le document final devrait, en plusieurs points, encourager une plus grande responsabilité disciplinaire des évêques. Concernant la question délicate des divorcés-remariés, il pourrait mettre en avant certains critères de discernement pour leur permettre d’accéder au sacrement de pénitence puis à l’eucharistie. Il devrait inviter également à ne plus leur interdire certains services comme l’enseignement de la catéchèse, le fait d’être parrain ou marraine, ou encore de lire au cours de la messe. (apic/imedia/ami/mp)

Maurice Page

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