Extrémisme: l’ONU lance une formation d’imams

Dakar, 03.11.2015 (cath.ch-apic) L’ONU a lancé un programme d’éducation et de formation d’imams contre le terrorisme et l’extrémisme religieux en Afrique de l’Ouest. «Cette formation est axé sur la vulgarisation de l’islam modéré, ouvert et tolérant», a déclaré, lundi 2 novembre à Dakar, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’Organisation en Afrique de l’Ouest, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas.

Mohamed Ibn Chambas rencontrait l’Association de la presse étrangère au Sénégal (APES) dans le cadre de leurs «Petits déjeuners». Sa conférence portait sur les élections et la menace terroriste en Afrique de l’Ouest, notamment sur Boko Haram, le groupe radical musulman qui sévit au Nigeria.

Ibn Chambas a décrit les mesures prises par l’ONU dans le cadre de la lutte contre le radicalisme religieux, en remontant à la racine et au-delà des mesures économiques. Il a déclaré que la menace causée par l’extrémisme religieux nécessitait un enseignement pour les guides religieux, afin qu’ils servent d’»alerte précoce». Il s’agit de les rendre aussi capables d’identifier les signaux extrémistes, et d’être proactifs, en anticipant sur les menaces, a-t-il souligné.

«L’islam modéré, rempart contre le fondamentalisme religieux»

«Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, le gouvernement fédéral du Nigeria travaille avec l’ONU sur un programme spécifique de déradicalisation et d’identification du terrorisme religieux, dans les mosquées et ‘médersas’ (écoles d’apprentissage du Coran)».

Ce programme a été mis en place par une unité spéciale des services de sécurité, chargée de la lutte contre le terrorisme religieux. Il est à ses yeux important de promouvoir l’islam modéré, qu’il qualifie de «rempart contre le fondamentalisme religieux».

Progrès dans la lutte contre Boko Haram

Il s’est félicité des progrès réalisés dans la lutte contre Boko Haram, rappelant que sa mobilité été réduite, grâce à une approche sous-régionale coordonnée entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. «On a vu par le passé que le groupe avait une capacité de libre circulation dans ces trois pays du bassin du lac Tchad. Il n’y avait pas d’entente entre ces pays sur la manière de chasser Boko Haram. Cela n’est plus le cas maintenant, et on a beaucoup avancé dans la lutte contre le groupe terroriste», a-t-il indiqué.

Il a encore relevé que l’Union Africaine enverrait prochainement des équipements militaires aux forces de sécurité sous-régionales du Nigeria, du Cameroun et du Tchad, engagées dans la lutte contre Boko Haram. (apic/ibc/gr)

Grégory Roth

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