Le Vatican enquête sur les journalistes auteurs de révélations

Rome, 12.11.2015 (cath.ch-apic) Les deux journalistes italiens auteurs d’ouvrages récents sur les affaires financières du Vatican font l’objet d’une enquête de la magistrature du petit Etat pour «complicité» dans la diffusion d’informations confidentielles. C’est ce qu’a indiqué le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, dans la soirée du 11 novembre 2015. Il a également assuré que d’autres personnes, liées de près ou de loin avec le Vatican, pourraient être poursuivies par la suite.

Enième épisode après la publication de documents confidentiels concernant les finances du Vatican dans les livres «Via Crucis» de Gianluigi Nuzzi et «Avarice» d’Emiliano Fittipaldi. Alors que le prélat espagnol Lucio Angel Vallejo Balda est incarcéré depuis le 1er novembre et que la laïque italienne Francesca Chaouqui demeure, comme lui, suspectée de vols et de transmission de documents confidentiels, la justice vaticane a ainsi choisi d’ouvrir une enquête sur la complicité des journalistes italiens à l’origine des révélations. Les documents publiés dans leurs ouvrages proviennent en particulier des travaux, en 2013 et 2014, de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA) et d’audits réalisés à la demande du Vatican par de grands cabinets internationaux.

Huit ans de prison?

La mise en cause des deux journalistes s’appuie sur une législation vaticane datant de juillet 2013, soit après la première ›affaire Vatileaks’. Ainsi, selon la Loi n°9 de l’Etat de la Cité du Vatican, «quiconque se procure de manière illégitime ou révèle des informations ou des documents dont la diffusion est interdite, est passible d’une peine de prison allant de six mois à deux ans, ou d’une amende allant de 1’000 à 5’000 euros». Dans le cas de documents concernant les intérêts fondamentaux ou les rapports diplomatiques du Saint-Siège, la peine encourue est de quatre à huit ans de prison, précise encore l’article 116 bis au rang des «délits contre la sécurité de l’Etat».

Le Saint-Siège a par ailleurs indiqué que les enquêteurs examinent également la situation d’autres personnes qui, pour des raisons professionnelles, pourraient avoir coopéré à l’acquisition des documents confidentiels en question. «Voler ces documents est un délit», avait soutenu avec force le pape François le 8 novembre dernier, lors de la prière de l’Angélus, laissant entendre clairement que les coupables seraient recherchés, poursuivis et jugés. (apic/imedia/ami/rz)

Raphaël Zbinden

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