Le cardinal Versaldi prône une modernisation des finances vaticanes

Rome, 13.11.2015 (cath.ch-apic) «L’assainissement des finances vaticanes passe par leur modernisation», soutient, le 13 novembre 2015, le cardinal Giuseppe Versaldi, ancien responsable des affaires économiques du Saint-Siège. Il confie par ailleurs ne pas comprendre les motivations de Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, soupçonné de vols de documents comptables, à l’origine de la seconde affaire «Vatileaks».

Aujourd’hui préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, le cardinal Giuseppe Versaldi fut à la tête de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège de septembre 2011 à mars 2015. Interrogé par I.MEDIA et une poignée de journalistes, le haut prélat italien qualifie de «rationnellement inexplicable» le comportement de l’ancien secrétaire de la Préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège, le prélat espagnol Mgr Vallejo Balda.

«Il peut y avoir une part de bonnes intentions pour aider le pape, comme cela avait été dit dans le premier cas (le vol de documents confidentiels par le majordome de Benoît XVI en 2012, ndlr), mais je ne crois pas que cette motivation soit rationnellement acceptable», affirme le cardinal Versaldi. Le haut prélat italien émet l’hypothèse «d’un manque de confiance dans la volonté du pape de faire ces réformes», avant d’assurer cependant que le pape veut faire ces réformes.

Une conception «vétéro-économique»

Le cardinal Giuseppe Versaldi explique alors avoir lancé la réforme des institutions financières avec Benoît XVI, jugeant qu’elle avait justement été accélérée par le pape François. «Lorsque je suis arrivé au Vatican, il manquait une idée plus moderne de l’économie, il y avait comme une conception «vétéro-économique»: un peu comme dans une famille où l’on fait confiance aux autres», explique le chef du dicastère. «En 2011, poursuit-il, nous avons cherché à contrôler, ce qui a été souvent vu comment un manque de confiance plutôt que comme une collaboration visant à décharger les gens de leur responsabilité individuelle. Car, même avec de bonnes intentions, on peut se tromper!». Et le cardinal Versaldi d’encourager «une distinction entre ceux qui gouvernent et ceux qui contrôlent».

«A mes débuts, j’ai rencontré un certain climat défensif, mais pas par mauvaise foi car les cas de malhonnêteté se comptent sur les doigts de la main», confie l’ancien président de la Préfecture économique du Saint-Siège. A la question de savoir si l’Eglise catholique est réformable concernant les questions économiques, le cardinal Versali répond: «Bien sûr! C’est un processus de modernisation, on ne peut plus continuer comme cela, nous sommes aussi contraints par les accords internationaux, il y a tout un climat qui a changé et je ne vois pas une si grande résistance». (apic/imedia/bh)

Bernard Hallet

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