Fermeture de l'agence de presse missionnaire MISNA

L’agence de presse MISNA (Missionary International service news agency) basée à Rome cessera ses activités le 31 décembre prochain, ont annoncé le 18 décembre ses propriétaires. Fondée il y a 18 ans, l’agence publie des nouvelles en italien, anglais, français et espagnol, sur les pays du Sud, en particulier d’Afrique et d’Amérique latine.

La rédaction a appris avec stupeur la décision des quatre congrégations missionnaires propriétaires de fermer l’agence à la fin de l’année. Les missionnaires de la Consolata, les Comboniens, les Missions étrangères de Milan (PIME) et les Xavériens avaient lancé cet organe de presse en 1997 avec le désir de «donner une voix aux sans-voix» dans le Sud du monde. MISNA visait à être une source alternative aux grands fournisseurs d’informations.

Dans un message diffusé sur le site de MISNA, la rédaction ainsi que les collaborateurs et les traducteurs, s’étonnent d’une «erreur si grave, commise en un moment particulièrement délicat pour l’information du et avec le Sud du monde.» Ils appellent la société à «prendre ses responsabilités à l’égard d’une agence de presse qui s’occupe depuis 18 ans les «périphéries» du monde si chères au pape François.

Absence de dialogue avec les éditeurs

Les journalistes déplorent l’absence de propositions concrètes de l’éditeur et son refus de prendre en considération les différentes options susceptibles d’aider à surmonter la crise de l’entreprise. Pour la rédaction, ce manque de volonté reflète «une crise plus vaste, et encore plus grave, relevant de l’ordre des idéaux et des motivations».

La rédaction dénonce l’évaluation erronée d’un marché en rapide évolution, la lenteur d’intervention sur les secteurs budgétaires, et l’absence du dialogue maintes fois sollicité par les journalistes.

A cette absence discutable de prévoyance s’est ajoutée une crise qui frappe tout particulièrement le monde de l’édition catholique, en rayant de la carte de petites réalités «non alignées» – revues, quotidiens, radios – engagées dans l’information du monde en donnant la parole à des personnes et à des contextes relégués en marge de l’actualité des grands médias. Les journalistes appellent l’entreprise à entreprendre toutes les initiatives utiles pour sauver «la voix des derniers», qui risque d’être réduite au silence. (cath.ch-apic/misna/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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