L’Eurovision retransmettra la célébration de Noël depuis la Savoie

La messe de minuit, grand moment religieux en télévision (031291)

Dans le cadre des prochains Jeux Olympiques

Bruxelles, 3décembre(APIC) La messe de minuit sera retransmise en eurovision, dans la nuit du 24 décembre, depuis la paroisse Saint-Martin de Belleville, en Savoie. Avec ses 180 km2, Saint-Martin est en superficie la

deuxième commune de France. Elle fait partie du site des Ménuires où se déroulera le 22 février prochain la dernière épreuve des Jeux Olympiques

d’hiver, le slalom messieurs.

« La messe de minuit, à Noël, est un des grands moments religieux de

l’année en télévision », explique l’abbé Armand Pirard, chroniqueur religieux à la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF) et commentateur des

messes télévisées. C’est sans doute dû au caractère particulièrement festif, mais aussi à la dimension spirituelle de l’événement. Aussi cette messe touche-t-elle un public plus large que le public habituel en majorité

composé de personnes âgées, invalides ou malades.

La messe de Noël sera l’occasion de découvrir le rôle des chrétiens dans

une région dont le paysage a été profondément modifié par l’organisation

des Jeux Olympiques d’hiver.

En hébreu, Joël signifie « Dieu est Dieu ». Des chrétiens catholiques et

protestants de Savoie ont ainsi baptisé l’Association qu’ils ont créée en

avril 1989 pour faire aussi place à Dieu et à l’Evangile sur les sites des

J.O d’hiver: « Jeux Olympiques et Eglises Locales » (JOEL). Le but de Joël

est d’assurer la présence des Eglises auprès d’institutions et d’organismes

existants; de favoriser une mentalité d’accueil, de fraternité et de bénévolat; d’aider les chrétiens à vivre leur foi dans l’actualité olympique,

« en étant partie prenante du monde qui se construit et du Royaume qui

vient ».

De grandes transformations

Depuis deux ans, les chrétiens de Savoie ont cherché ensemble à répondre

à diverses interpellations suscitées par l’organisation des Jeux Olympiques

d’hiver dans leur région. Les aménagements prévus pour l’accueil des sportifs et leurs supporters (22’000 lits rien que pour la station des Ménuires) ont introduit de multiples bouleversements: les biens, les propriétés,

les voies de communication, les rapports entre les hommes ont été affectés.

Des travaux de rénovation ont par ailleurs fait surgir des possibilités

nouvelles.

« Vers quoi ces transformations sont-elles orientées? », se demandaient en

1987 les évêques français membres de la Commission épiscopale du monde ouvrier. « Nous ne pouvons accepter un monde dont la logique serait de produire n’importe quoi pourvu que cela rapporte, se vende, donne du pouvoir; un

monde où la réussite financière occulte les faiblesses économiques, un monde où sont inégalement répartis les efforts et les sacrifices demandés ».

Les communautés chrétiennes locales se sont associées pour maintenir vive

cette question, tout en veillant à promouvoir une variété de célébrations

et d’activités culturelles de qualité. Elles se préparent également à un

effort d’accueil particulier pour les Jeux paralympiques, c’est-à-dire les

Jeux Olympiques pour handicapés, qui auront lieu en mars 1992.

Autour de Maurice

Le curé de Saint-Martin de Belleville, c’est d’abord un prénom: Maurice.

Un prêtre très connu dans la région. Maurice Romanet présidera la messe de

minuit retransmise depuis son église. Le curé de Saint-Martin a contribué

lui-même à la mobilisation de ses paroissiens pour éviter que la station

des Ménuires ne soit privée de toute épreuve olympique. Ancien moniteur de

ski et d’alpinisme, il exerce son ministère dans cette région depuis plus

de 26 ans. Et il tient beaucoup à ce que la messe de Noël soit l’expression

d’une communauté montagnarde ».

La chorale, accompagnée de divers instrumentistes, animera la messe de

Noël. Elle ajoutera une note supplémentaire d’ouverture aux caractéristiques de la communauté de Saint-Martin. Il s’agit en effet d’une chorale non

confessionnelle, qui comprend une quarantaine de membres.

Entretemps le 19 janvier ce n’est pas une messe mais une célébration

oecuménique que la RTBF relaiera via Antenne 2 depuis « Albertville, où se

dérouleront des compétitions olympiques. Réunir actuellement des responsables de différentes confessions autour d’une même table eucharistique serait, actuellement encore, précipiter les rapprochements entre chrétiens et

faire violence aux sensibilités diverses. En revanche, montrer à la télévision que, sans être d’accord sur tout, des chrétiens appartenant à des

Eglises différentes peuvent se serrer les coudes pour prier le même Dieu,

et cela en pleine Semaine pour l’Unité des chrétiens, est un événement de

plus à inscrire à l’actif de l’oecuménisme vécu au quotidien. (apic/cip/ba)

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