Accueilli dans la liesse par les travailleurs qui l’attendaient salle Paul VI, le pape a donné trois mots d’ordre: éducation, partage et témoignage. L’éducation, a-t-il notamment expliqué, doit favoriser un nouvel «humanisme du travail», où «l’homme, et non le profit, est au centre; où l’économie sert l’homme et ne se sert pas de l’homme». Il s’agit en particulier d’éduquer à l’honnêteté, en fuyant les raccourcis des favoritismes et des recommandations. Et le pontife de noter que ces tentations existant à tous les niveaux sont des marchandages moraux indignes de l’homme qui doivent être refusés.
Ces raccourcis, a aussi mis en garde le chef de l’Eglise catholique, engendrent une mentalité fausse et nocive, celle de l’illégalité, qui comme une pieuvre cachée, submergée, de ses tentacules «agrippe et empoisonne, en polluant» et en répandant la corruption de la personne et de la société. Dans son discours applaudi à de nombreuses reprises, le pape a également déploré les tromperies qui suggèrent que le travail, l’engagement quotidien, le don de soi et l’étude n’ont pas de valeur, menant à la paresse et l’indolence.
A l’opposé, à une époque d’exploitation des travailleurs, le pape s’est élevé contre le travail d’esclave. Il a appelé par ailleurs à soutenir concrètement les nombreux jeunes européens victimes du chômage, qui finissent, a-t-il déploré, dans les dépendances, les maladies psychologiques et les suicides. «La justice humaine demande l’accès au travail pour tous», a insisté le pontife, exhortant à faire plus que des sermons, ainsi qu’à former des projets pour les autres et non seulement pour soi-même. (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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