Les évêques haïtiens pour une sortie de crise

Les évêques catholiques d’Haïti ont exhorté les politiciens à négocier de bonne foi afin de mettre un terme à la crise constitutionnelle qui paralyse le pays. Le mandat du président Michel Martelly prendra officiellement fin le 7 février. Or, les élections destinées à lui trouver un successeur repoussées plusieurs fois n’ont pas encore eu lieu.

«Il est grand temps que le peuple sache comment nous allons gérer le pays après le 7 février», ont affirmé évêques catholiques d’Haïti, en marge de leur assemblée plénière annuelle, le 1er février 2016. Dans une note, les prélats invitent à «une solution négociée et acceptable à la crise, en faisant preuve de sagesse, de perspicacité, de modération et de patriotisme». «Il est impératif de préparer tout le peuple haïtien à gérer les jours qui viennent en citoyens responsables», ajoute la conférence épiscopale haïtienne.

Une crise politique et constitutionnelle

Cette crise politique remonte au mois d’octobre dernier, lors du premier tour des élections présidentielles. Ce premier tour devait servir à dresser la liste des candidats éligibles pour le deuxième tour du scrutin. Mais les contestations surgies après ce premier vote ont empêché la tenue du second tour de l’élection prévu le 27 décembre, puis repoussé au 24 janvier, et enfin annulé par le conseil électoral haïtien, pour des raisons de sécurité.

La Constitution haïtienne interdit à Michel Martelly de briguer un second mandat. Le président sortant a donné son appui à Jovenel Moïse, un candidat jusque-là peu connu. Ce dernier a remporté le premier tour du scrutin. Il est toujours le favori dans la course à la présidence.

Jude Célestin, le candidat de l’opposition classé au deuxième rang lors du premier tour de l’élection, refuse désormais de faire campagne, jugeant que l’actuel gouvernement haïtien mène une cabale contre lui. Au cours de son histoire deux fois centenaire, la République d’Haïti a été maintes fois confrontée à des crises constitutionnelles comme celle-ci.

Cinq ans après le terrible tremblement de terre de 2010, le pays peine toujours à se remettre sur pied. Des centaines de personnes sont encore cantonnées dans des campements de fortune, cinq ans après le désastre. Les partis d’opposition ont critiqué l’inertie du président Martelly, qui s’était engagé à venir en aide aux sinistrés et à redorer le blason d’Haïti. (cath.ch-apic/ag/mp)

Maurice Page

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