Plus de prière au conseil municipal de Phoenix

La municipalité de Phoenix, aux Etats-Unis, n’a pas trouvé d’autre moyen d’empêcher une prière satanique que d’interdire toute prière en ouverture des séances du Conseil municipal de la capitale de l’Etat d’Arizona. Même si les satanistes ont perdu, ils ont gagné, puisque leur vrai but était de faire supprimer cette prière publique, estiment les observateurs.

Le conseil municipal a mené la semaine dernière un débat houleux sur l’opportunité ou non d’autoriser un groupe satanique à faire la prière d’ouverture lors d’une prochaine réunion du conseil, rapporte le 10 février 2016 l’agence de presse catholique CNA. Finalement, le conseil très divisé a décidé d’adopter un moment de silence à la place de la prière à l’ouverture de ses réunions bloquant de fait une invocation par un membre du temple satanique de Tucson, mais interdisant également toute prière à l’avenir.

«L’interdiction de toute prière était le vrai objectif des satanistes», a estimé Sal DiCiccio, un des conseillers municipaux, catholique convaincu, qui a voté contre la minute de silence. «Voilà leur victoire … ils ont atteint leur but !»

Selon lui, il y avait d’autres façons de bloquer efficacement le groupe sataniste sans interdire la prière, une tradition de la municipalité depuis 65 ans. Le Conseil aurait pu empêcher l’intervention des satanistes en évoquant le fait que le groupe n’est pas de Phoenix, mais de Tucson, et qu’il ne se considère pas comme une religion.

Une autre solution aurait été de demander aux aumôniers de la police ou des pompiers de la ville de mener la prière selon un tournus. Mais cette solution n’a pas été retenue. Pas plus que celle de l’Etat d’Arizona qui permet à chaque membre d’un conseil d’inviter personnellement quelqu’un pour diriger la prière.

En 2014, la Cour Suprême américaine avait confirmé le droit des municipalités à proposer une prière au début des séances, mais à certaines conditions. Sal DiCiccio s’est dit inquiet que la décision de se débarrasser de la prière au conseil municipal de Phoenix puisse avoir un effet domino sur le reste de l’Etat, et même dans d’autres Etats à travers le pays. (cath.ch-apic/cna/mp)

Maurice Page

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