Seconde journée du pape en Guinée (250292)
Conakry, 25 février(APIC) Le pape Jean Paul II a entamé mardi en Guinée la
seconde journée de la dernière étape de son 8e périple africain en célébrant une messe dans le stade de Conakry, la capitale de la Guinée. Une
journée marquée par plusieurs discours et par une rencontre avec les musulmans du pays. Un rendez-vous qui a permis au pape de louer « le climat exceptionnel de convivialité qui caractérise », en Guinée, « les relations entre les différentes religions ».
Au cours de la messe, le pape a procédé à l’ordination sacerdotale de 3
jeunes guinéens. Dans l’homélie prononcée à cette occasion, Jean Paul II a
rappelé « les longs temps d’épreuve » des catholiques sous la dictature de
l’ancien président Sekou Touré. Tout en relevant qu’aujourd’hui encore ils
doivent faire face à beaucoup de difficultés, il a invité les catholiques à
être des artisans de paix. « Un disciple du Christ, a-t-il expliqué, doit
tout faire pour la réconciliation, pour la bonne entente et l’unité de ceux
qui vivent sur la même terre en partageant le destin d’une même patrie ».
« La paix est le fruit de la justice. La paix dans la société suppose que
chacun recherche le bien commun avant de défendre le groupe particulier auquel il appartient ». Jean Paul II a ensuite demandé aux catholiques de ne
pas céder à « la tentation égoïste » de chercher chacun son propre intérêt,
et souligné qu’ »un attachement exagéré aux biens matériels ne peut assurer
équitablement le bonheur des hommes ». Sans justice, « les bénéfices de
l’économie peuvent ne pas profiter à ceux qui en ont le plus besoin. Sans
respect des règles morales, la vie sociale ne peut satisfaire humainement
toutes les personnes ».
Hommage aux catéchistes
L’après-midi de la journée du mardi à été consacrée, à Conakry toujours,
à une brève cérémonie au cours de laquelle a été consacré un « Centre national de formation sociale appliquée ». Un centre créé dans le but de favoriser l’éducation des jeunes mères et l’intégration d’enfants handicapés. Peu
après, le pape s’est rendu au Collège Sainte Marie de Dixinn afin d’y rencontrer les catéchistes. En 1961, ce Collège, où étudient maintenant 750
étudiants, dont 90% sont musulmans, fut confisqué par le gouvernement. La
situation s’étant normalisée en 1985 seulement.
Durant l’entretien, le pape a observé que les catéchistes méritent « une
place d’honneur dans l’Eglise en Guinée ». « Depuis la venue des premiers
missionnaires, vous avez permis à l’Eglise de s’enraciner en beaucoup de
lieux où les prêtres ne pouvaient pas être toujours présents », leur a-t-il
dit.
Les musulmans au rendez-vous du pape
Jean Paul II s’est ensuite rendu au Palais du peuple, le centre culturel
pour y rencontrer les musulmans qui, en Guinée, constituent 70% de la population, contre 2% de catholiques. Dans son discours, Jean Paul II a loué
« le climat exceptionnel de convivialité qui caractérise les relations entre
les personnes de différentes religions ». « Ne perdez jamais cet héritage »,
a-t-il exhorté, en souhaitant que « ce sens de la solidarité se fortifie
dans le respect mutuel des convictions de chacun manifestées quotidiennement, afin que vous puissiez travailler la main dans la main pour le développement intégral de l’homme dans la nation guinéenne! »
Le pape a encore souligné l’importance de la collaboration en vue de la
reconstruction du pays, en citant notamment l’entraide au niveau du village
pour la construction de maisons, d’écoles où autres bâtiments d’utilité publique; la coopération dans le domaine des services sociaux: santé, éducation, promotion de la femme. « Ce développement auquel chrétiens et musulmans doivent être encouragés à participer, devrait profiter à la population
dans son ensemble. Il faudrait veiller à ce qu’il profite en particulier
aux pauvres ». Pour cela, a ajouté Jean Paul II, il faut lutter avec courage
et constance contre la corruption et contre tout ce qui peut entraver la
promotion de la justice et de l’unité du pays.
Le pape a mis un terme au programme de cette journée par une célébration, dans la soirée, devant la grotte de la Vierge de Lourdes, à l’archevêché de Conakry. Dans son discours, Jean Paul II est revenu sur la persécution des chrétiens sous le régime de Sekou Touré. « Pendant les années de
tempête, la Guinée a pu conserver la lumière du Christ grâce à la prière ».
Maintenant, a-t-il conclu, les temps ont changé. « Dans votre pays où tout
est à reconstruire, vous avez retroussé vos manches et vous vous êtes mis
au travail » (apic/jt/pr)
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