Il représente celui qui est la cause de tous les malheurs actuels du monde, celui contre lequel nous sommes appelés à lutter durant ce carême en progressant dans la connaissance et l’amour de Jésus Christ en nous ouvrant à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle (oraison). En effet, les puissances du mal sont symbolisées par la représentation du diable. Ces puissances du mal causent un grand nombre de difficultés sur notre terre en provoquant, par exemple, la fuite incessante et toujours plus impressionnante des migrants ainsi que la misère des affamés.
« Les puissances du mal symbolisées par la représentation du diable »
Notre saint Père le pape François, dont beaucoup de monde apprécie le franc-parler, évoque très fréquemment ce personnage pervers qui transforme nos cœurs et présente la plupart des migrants comme de potentiels ennemis de notre civilisation européenne.
Les trois formes de tentations dont nous parle l’évangile de ce jour s’adressent aujourd’hui encore à chacun et chacune d’entre nous, puisque vous et moi, grands et petits de ce monde, nous sommes tentés de changer les minerais d’or en argent sonnant et trébuchant, sans nous préoccuper des effets collatéraux de leurs extractions (le travail des enfants, les conditions de vie des chercheurs d’or, les rivières polluées par le mercure !). Dans leur campagne traditionnelle de carême, les œuvres d’entraide suisses que sont Pain pour le prochain et Action de Carême nous rendent attentifs à prendre nos responsabilités aussi sur ce sujet, car tout ce qui brille n’est pas or.
Nous sommes aussi tentés de changer le pétrole, le blé, les terrains agricoles, les paysages alpestres en argent sonnant et trébuchant pour calmer notre faim ! Satan nous le suggère tandis que Jésus nous répète : il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain !
Notre saint Père le pape François souhaite réveiller notre communauté catholique par la proclamation de cette année sainte de la miséricorde.
« Joie d’actualiser dans notre vie les œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde »
Les sept livres édités par la commission pontificale pour la nouvelle évangélisation proposent à tous les baptisés de « se rendre compte de la solidité des enseignements que nous avons entendus (Luc 1,3) », de la beauté du christianisme et de la joie d’actualiser dans notre vie les œuvres spirituelles et corporelles de miséricorde, comme nourrir ceux qui ont faim, visiter les malades, prier pour les vivants et les morts.
Il y a un souffle tout à fait exceptionnel dans ces documents, un souffle qui nous enthousiasme et nous réjouit. Je vous encourage vivement à prendre la peine de les lire, de les travailler en paroisse ou en famille pour proclamer les hauts faits du Seigneur dans nos vies.
Que nous soyons prêtre, simple ouvrier, infirmière, père de famille, directeur d’entreprise, femme au foyer, malade ou bien portant, professeur ou étudiant, nous trouverons notre joie dans cette lecture attentive et affermirons notre foi en découvrant qu’en Christ nous ressuscitons chaque jour, alors même que le péché nous retient encore sous sa loi, puisque le Seigneur nous donne la délivrance par la prodigieuse et nouvelle naissance en notre chair du Christ Jésus (oraison de l’octave de Noël).
Avec une douceur merveilleuse et maternelle, le Pape François nous convie à un renouveau spirituel en prenant à cœur d’être miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux à notre égard. François nous invite à prendre le chemin de la miséricorde en développant dans nos activités quotidiennes l’une ou l’autre des œuvres corporelles ou spirituelles de la miséricorde.
Les tentations sont nombreuses et toujours fallacieuses. Elles nous poussent à nous réfugier dans des solutions miraculeuses : changer les pierres en pains, fermer les frontières, se barricader, élever des barrières de fils barbelés, envoyer des bombardiers, soutenir des conflits armés. Les diableries font miroiter les difficultés et problèmes : Il n’y a pas assez de nourriture, pas assez de travail, pas assez de places dans notre patrie : la barque est pleine ! Nous allons chavirer et nous perdrons tout ce que nous avons acquis avec tant d’efforts !
Jésus, au contraire, depuis l’autre rive, nous redit : convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle. Ayez confiance en votre Père miséricordieux qui sait très bien ce dont vous avez besoin, car vous valez bien plus que les oiseaux des champs qui ne sèment ni ne récoltent, vous valez bien plus que les lis des champs.
Allez donc proclamer au monde ce que nous dit le psaume 146 : Ne comptez pas sur les puissants, des fils d’homme qui ne peuvent sauver. Leur souffle s’en va : ils retournent à la terre et leurs projets périssent.
L’humanité et chacun d’entre nous trouverons le salut en multipliant les œuvres de miséricorde qui nous ouvriront le ciel sur la terre dès aujourd’hui, car il n’y a pas de plus grand bonheur que de donner sans calculer, d’aimer sans mesurer, d’être miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux avec nous.
1er dimanche de Carême
Lectures bibliques : Deutéronome 26, 4-10; Psaume 90; Romains 10, 8-13; Luc 4, 1-13