Rome: le pape nie avoir fait alliance avec Reagan contre le communisme

« Un raisonnement typiquement a posteriori »

Rome, 20 février(APIC) Dans l’avion qui l’emmenait vers Dakar, le pape a

réfuté face aux journalistes, les accusations du magazine américain « Time »

selon lesquelles il aurait fait alliance avec Ronald Reagan pour abattre le

communisme. Jean Paul II a en outre abordé ses prochains voyages à St-Domingue et à l’Est et celui qu’il entame en Afrique.

A propos de la « sainte-alliance » qu’il aurait conclue avec le président

des Etats-Unis pour soutenir « Solidarnosc » en Pologne et déstabiliser les

régimes communistes de l’Est, s’il faut en croire le magazine « Time », Jean

Paul II a déclaré qu’il n’y avait aucun accord ou alliance formels. Carl

Bernstein, bien connu pour avoir révélé le scandale du Watergate fatal à

Richard Nixon, a procédé par déduction, « par un raisonnement typiquement a

posteriori », a expliqué le pape. Le cours des événements a en effet poussé

certains à en rechercher la cause, voire à « l’inventer ». Tout le monde connaît les positions de Ronald Reagan. Pour ce qui le concerne, a-t-il

souligné, il a agi en pasteur, en évêque de Rome, en se laissant guider par

les principes de l’Evangile qui invitent notamment à exiger le respect des

droits de l’homme. Que l’Eglise ait défendu ceux qui étaient victimes d’un

régime totalitaire est tout à fait louable, a ajouté le pape.

Parlant de ses prochains voyages, Jean Paul II a souligné la grande importance de la visite qu’il fera à St-Domingue au mois d’octobre dans le

cadre du 500e anniversaire de l’évangélisation de l’Amérique. Il est également attendu à l’Est, puisque il a reçu des invitations à se rendre en Lituanie, dans l’ex-URSS et en Tchécoslovaquie. « La providence trouvera le

moment le plus opportun », a-t-il indiqué.

L’holocauste oublié des esclaves

A propos de son voyage en Afrique, le pape a signalé la nécessité d’un

engagement commun des chrétiens et des mulsulmans pour la paix, « un défi

pour le futur ».

Il a également attiré l’attention sur « l’holocauste méconnu » des esclaves qui furent déportés vers le Nouveau Monde. Au nom de l’humanité il va

demander pardon aux Africains pour le commerce des esclaves. Sa visite prévue samedi à l’île de Gorée, lieu de transit des esclaves, sera le point le

plus important de son voyage, a-t-il estimé. (apic/cip/mp)

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