Bénin: La Conférence épiscopale dénonce la corruption électorale

La Conférence épiscopale du Bénin (CEB) a souligné, lors d’un colloque national, «la nécessité de lutter contre la corruption électorale et ses méfaits». Elle a estimé, le 18 février 2016, que la paix dans le pays est fortement menacée par la corruption qui menace la démocratie nationale.

La CEB a indiqué que le «contexte national béninois est caractérisé par la corruption, notamment la corruption électorale dont l’ampleur est telle que les évêques ont jugé nécessaire, de «tirer le signal d’alarme».

Dans une lettre pastorale récente, ils ont dénoncé «le mal culturel de l’égocentrisme, le mal de l’argent, le mal du pouvoir, le mal du mensonge public et privé, le mal des retards et des défaillances dans l’organisation des élections. Des maux qui constituent «autant de menaces sur la paix». Ils ont en conséquence adressé une lettre pastorale à tous les chrétiens et aux béninois de bonne volonté, pour les appeler «à la conversion des cœurs et des esprits».

Ils ont rappelé que les méfaits de la corruption ont été dénoncés par plusieurs papes et mentionnés encore récemment par le pape François qui a fustigé »la corruption qui pue», le 21 mars 2015 lors de sa visite au quartier défavorisé de Scampia à Naples.

Les candidats doivent démissionner de leur poste

Le colloque de la CEB a rassemblé une centaine de participants de différentes confessions religieuses venus de tout le pays. Ils ont recommandé à Mgr Antoine Ganye, archevêque de Cotonou et président de la CEB, d’adresser, au nom des Assises, une lettre signée au président  Thomas Yayi Boni, pour mettre fin à l’utilisation des moyens de l’Etat par le Premier ministre Lionel Zinsou, candidat du pouvoir, avec ampliation au président de la Cour Constitutionnelle.

Ils ont réclamé la démission de son  poste de chef du gouvernement ainsi que la démission de toute autre personne en charge d’une fonction politique et administrative qui serait candidate à l’élection présidentielle. La Commission électorale nationale (CENA) a annoncé, le 29 janvier dernier, une liste de 36 candidats à ce scrutin. Conformément à la Constitution, l’actuel président Boni Yayi ne se représentera pas puisqu’il a achevé deux mandats successifs de cinq ans.

La CEB a enfin appelé à l’implication des Organisations de la Société Civile dans la formation des agents électoraux, et à choisir des agents ayant un bon niveau d’instruction, en conformité avec le code. (cath.ch-apic/com/ibc/bh)

 

Bernard Hallet

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