La Syrie, le terrorisme et les réfugiés au cœur du message pascal du pape François

Après l’échec des premières négociations de l’ONU, le pape François a souhaité que les discussions en cours pour mettre fin au conflit en Syrie puissent porter des fruits de paix, dans son message de Pâques, le 27 mars 2016 au Vatican.

Il a aussi encouragé la proximité à l’égard des victimes du terrorisme, forme aveugle et atroce de violence, évoquant les récents attentats en Belgique, en Turquie, Après avoir célébré la messe, avant de prononcer sa bénédiction Urbi et Orbi, place Saint-Pierre, le pontife a en outre dénoncé ceux qui refusent un accueil et de l’aide aux réfugiés, et invoqué la paix au Moyen-Orient, en Ukraine, au Burundi ou encore au Mozambique.

Dans son traditionnel message de Pâques, devant des dizaines de milliers de fidèles, le pape François a confié au Seigneur ressuscité les discussions en cours en Syrie, souhaitant que la bonne volonté et la collaboration de tous puissent recueillir des fruits de paix. Il a déploré le triste cortège de destructions, de mort, de mépris du droit humanitaire et de décomposition de la cohabitation civile dans ce pays déchiqueté par un long conflit. Le 24 mars, la Russie et les Etats-Unis se sont accordés, après des pourparlers à Moscou, pour faire avancer ensemble un règlement politique du conflit en Syrie, après un mois de fragile cessez-le-feu.

Proximité avec les victimes du terrorisme

Le pape François a aussi invité les fidèles, en ce jour de Pâques, à la proximité aux victimes du terrorisme, «forme aveugle et atroce de violence» qui ne cesse de répandre le sang innocent en diverses parties du monde, mentionnant les récents attentats en Belgique, en Turquie, au Nigéria, au Tchad, au Cameroun, en Irak et en Côte d’Ivoire.

De la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, le pape a aussi demandé de ne pas oublier les migrants et les réfugiés, parmi lesquels de nombreux enfants, fuyant la guerre, la faim, et la pauvreté. «Ces frères et soeurs rencontrent trop souvent en chemin la mort ou du moins le refus de ceux qui pourraient leur offrir un accueil et de l’aide», a-t-il déploré, alors que de nombreux pays d’Europe ont emis leur souhait de fermer la route des Balkans, récemment. Il a exhorté le prochain Sommet humanitaire mondial – organisé en mai à Istanbul – à élaborer des politiques capables d’assister et de protéger les victimes des conflits, en particulier celles persécutées pour des raisons ethniques et religieuses, avant de mentionner plus particulièrement les chrétiens persécutés.

Dans ce dramatique inventaire, le pape a également souhaité une rencontre féconde des peuples et des cultures en Irak, au Yémen et en Lybie. Le jour même, le pape François avait envoyé un télégramme de condoléances pour les 31 victimes (dont de nombreux enfants) d’un attentat revendiqué par Daech, au cours d’un match de football, dans un village du sud de Bagdad, en Irak. Il a encouragé la cohabitation entre Israéliens et Palestiniens et des négociations directes et sincères pour construire les base d’une paix juste et durable. Il a aussi espéré une solution définitive à la guerre en Ukraine, en insistant sur la libération des personnes détenues. Le pontife a enfin souhaité que les perspectives de paix en Afrique aboutissent, en particulier au Burundi, au Mozambique, à la République Démocratique du Congo et au Sud Soudan.

Personnes âgées et jeunes

Le pape a aussi demandé aux responsables politiques du Venezuela de chercher des espaces de dialogue, soulignant que le peuple vénézuélien se trouve dans des conditions difficiles pour vivre. Le pays est en effet plongé dans un contexte social explosif, mêlant crise politique, économique et pénuries après une grave sécheresse. Le pape a enfin mentionné les catastrophes climatiques et encouragé les personnes âgées vivant dans la solitude et les jeunes qui pensent ne pas avoir d’avenir.

A l’issue de ce message, le pape de 79 ans a prononcé la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi, à la ville de Rome et au monde, les épaules recouvertes d’une étole dorée. Deux heures plus tôt, devant des dizaines de milliers de fidèles, il avait célébré la messe de Pâques. Au terme de la messe, et avant de rejoindre la loggia de la basilique vaticane, le pape avait fait un tour de la place en papamobile. Un important dispositif de sécurité avait été déployé aux abords de la place Saint-Pierre, où la police fouillait à plusieurs reprises les pèlerins avec des détecteurs de métaux. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)

Maurice Page

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