Crémisan: Le Patriarcat latin dénonce l’injustice faite par Israël aux familles chrétiennes

La reprise des travaux illégaux de construction par les Israéliens du Mur de séparation sur les terres appartenant à des familles palestiniennes chrétiennes dans la Vallée de Crémisan, entre Jérusalem et Beit Jala, suscite à nouveau la colère du Patriarcat latin de Jérusalem.

Cette belle vallée, riche de plusieurs siècles d’histoire, abrite deux couvents salésiens, l’un de religieux, l’autre de religieuses, qui vont être séparés parce les  Israélien poursuivent leur projet de confiscation illégitime des terres palestiniennes. Israël se moque des mises en garde de l’ONU et de la Cour Internationale de Justice.

«Injuste confiscation de terres appartenant à des familles chrétiennes»

«Après les pelleteuses et les bulldozers, ce sont désormais des grues qui plantent des pans de bétons de huit mètres de haut dans la terre de cette vallée qui abritait autrefois des oliviers pluriséculaires», écrit le Patriarcat latin de Jérusalem, qui fait part de sa «profonde déception» suite à la poursuite des travaux.

Dans un communiqué, il condamne cette opération menée par les forces israéliennes.  «La construction d’un mur de séparation et l’injuste confiscation de terres appartenant à des familles chrétiennes de Beit Jala constituent une violente offense au processus de paix», écrit le Patriarcat latin.

La politique israélienne contribue «au déracinement des chrétiens» de cette région

Il en appelle, «une fois de plus, aux autorités israéliennes afin que les travaux cessent et que justice soit faite aux habitants de la vallée. La Cour Internationale de Justice a jugé le 9 juillet 2004 illégale la construction du mur et exigé son démantèlement, de même que l’Assemblée générale de l’ONU».

Le Patriarcat relève que ce mur de séparation, érigé sur des terres qui n’appartiennent en aucune façon à Israël, «n’a aucune justification d’ordre sécuritaire comme l’avait d’abord souligné un an plus tôt, en avril 2015, la Cour Suprême israélienne elle-même, suscitant à l’époque de nombreux espoirs». Exproprier ces familles chrétiennes de leurs terres «revient à leur confisquer leur héritage et contribue davantage au déracinement des chrétiens de cette région», dénonce le Patriarcat latin de Jérusalem.

Un «mur d’apartheid»

Les évêques catholiques de Terre sainte s’alarment de l’émigration continue de la communauté de Crémisan, constituée majoritairement de chrétiens, provoquée en bonne partie par la pression israélienne. L’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), une organisation fondée à Paris en 1994, a dénoncé l’automne dernier «le mur d’apartheid dans la Vallée de Crémisan».

L’été dernier, c’était Mgr Stephen Brislin, archevêque de Cape Town, qui déclarait sur les ondes de Radio Vatican que la situation sur place lui rappelait les souvenirs «des sombres années de l’apartheid en Afrique du Sud où les Noirs étaient tout simplement expulsés de leur propre pays et forcés de vivre dans des townships». Après une visite sur place, le prélat sud-africain soulignait que la violence durant l’apartheid était «très semblable à la brutalité que nous voyons en Terre Sainte, exercée par les autorités israéliennes».

Dans un communiqué daté du 7 avril 2016, le Ministère français des Affaires étrangères a rappelé à Israël que le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice avait jugé illégale la construction du mur et exigé son démantèlement, de même que l’Assemblée générale de l’ONU. La France demande par conséquent à Israël de réviser sa décision de reprendre ses activités de construction dans cet endroit. (cath.ch-apic/com/lpj/be)

Jacques Berset

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