Lausanne: Les réfugiés de St-Laurent déménagent à la chapelle Mon-Gré

Le Collectif R «salue le courage de la paroisse catholique du Sacré-Cœur qui ouvre ses bras aux réfugiés», assure le groupe de défense des migrants dans un communiqué du 26 avril 2016. L’initiative de la paroisse lausannoise d’accueillir les réfugiés déboutés et partis de l’Eglise réformée de St-Laurent est néanmoins désapprouvée par l’Eglise catholique dans le canton de Vaud (ECVD).

La dizaine de réfugiés menacés de renvoi se sont installés, le 26 avril, dans la chapelle Mon-Gré, au boulevard de Grancy, à Lausanne, dépendant de la paroisse catholique du Sacré-Cœur. L’emménagement s’est apparemment fait avec la bénédiction du curé Gabriel Pittet. «Je les ai accueillis ce matin avec une belle émotion», a-t-il commenté au quotidien vaudois 24 Heures. «La migration est un problème angoissant, alors nous tendons la main par cette action humanitaire. Je dois dire que nous avons été encouragés par le message du pape François et sa récente action envers des réfugiés syriens», a déclaré l’homme d’Eglise. Selon le journal, le conseil de paroisse du Sacré-Cœur a unanimement soutenu cette démarche d’hébergement. «C’est un acte un peu risqué, mais je me sens en accord avec les membres du Collectif R et leurs parrains», a expliqué l’abbé Gabriel Pittet.

Désaccord de l’ECVD

Une décision que regrette l’ECVD. «Nous pensons principalement que le Collectif R n’est pas un interlocuteur adéquat», confie à cath.ch Jean-Brice Willemin, porte-parole de l’ECVD. Il déplore en particulier que le collectif soit dans une posture de rapport de force, de confrontation, et non dans une volonté de dialogue.

Le porte-parole rappelle que l’Eglise catholique n’a pas attendu le Collectif R pour agir en faveur des réfugiés et des requérants d’asile et qu’elle s’est déjà engagée dans nombre de démarches pour leur venir en aide. L’ECVD le fait notamment avec dans un partenariat très productif avec des acteurs catholiques, réformés ou étatiques. Jean-Brice Willemin précise que la paroisse du Sacré-Cœur a informé le vicariat de son initiative et que ce dernier lui a clairement fait part de son opposition.

L’EERV regrette une «instrumentalisation»

Les réfugiés installés à Mon-Gré sont neuf hommes et une femme, originaires de Guinée-Bissau, d’Iran, d’Afghanistan, du Congo, du Sri Lanka ou encore d’Erythrée. Ils sont sous le coup d’un renvoi dit «Dublin», conformément auquel ils devraient être reconduits vers le premier pays européen qu’ils ont traversé.

L’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) s’était toujours opposée à l’occupation de la salle paroissiale de St-Laurent par les réfugiés. L’Eglise avait envoyé un ultimatum aux occupants, dès octobre 2015, de quitter les lieux, mais qui n’a jamais été respecté. L’EERV reproche au Collectif R d’instrumentaliser la situation de ces requérants. (cath.ch-apic/24h/rz)

 

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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