Vatileaks 2: Publication de «Avarice» et »Via Crucis» concertée?

Le procès «Vatileaks 2» sur le vol et la diffusion de documents confidentiels concernant les finances du Saint-Siège a repris au Tribunal du Vatican, dans la matinée du 7 mai 2016. Les juges soupçonnent les deux journalistes, Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi d’avoir coordonné la publication de leurs livres «Avarice» et »Via Crucis».

L’interrogatoire du journaliste italien Paolo Mieli, appelé comme témoin par Gianluigi Nuzzi, l’un des prévenus du procès Vatileaks 2 et auteur du livre à succès Via Crucis, a occupé la quasi totalité de cette audience d’environ 1h20. Un temps relativement court par rapport aux autres audiences qui avaient duré plusieurs heures.

Pas de relation entre Nuzzi et Fittipaldi

Paolo Mieli connaît Gianluigi Nuzzi, ancien collaborateur au Corriere della Sera, depuis 20 ans. «Il n’existe aucune relation entre Nuzzi et Fittipaldi», a-t-il assuré. A l’été 2015, les deux hommes se sont rencontrés lors d’une présentation littéraire: «Nuzzi m’a dit qu’un volume analogue au sien, écrit par Fittipaldi était en cours de rédaction, et il m’a demandé s’il serait opportun d’anticiper la sortie de Via Crucis. Je lui ai répondu qu’étant déjà un grand nom, il n’avait pas besoin de sortir son livre en avance».

Deux libraires ont également été entendus comme témoins, Marco Bernardi et Paola Brazzale. Ils ont tout deux déclaré avoir «répondu à la demande de Nuzzi sur un livre à paraître, dont le journaliste ne savait absolument rien». Ces témoignages visaient donc à démontrer que Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi ne se connaissaient pas et ne s’étaient pas concertés pour la publication de leurs ouvrages à la date commune du 5 novembre 2015.

Sur le modèle anglo-saxon

Le journaliste Paolo Mieli a également défendu le choix de ses confrères d’avoir publié des documents confidentiels: «tout doit être validé par un éditeur et un directeur, mais il n’y a pas de limite spécifique (à la publication de documents réservés, ndlr), à moins qu’il ne s’agisse de faits graves. Ce principe vient du journalisme anglo-saxon». Paolo Mieli a également fait valoir le risque que ces documents réservés ne soient utilisés comme instruments de «chantage» s’il n’avaient pas été publiés, soit par le journaliste, soit par qui en a eu connaissance».

Des témoins absents

Outre Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi, tous les autres accusés étaient présents à l’audience: les corbeaux présumés Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, Francesca Chaouqui et Nicola Maio, anciens membres ou collaborateurs de la commission chargée par le pape de plancher sur la réforme du système financier et administratif du Vatican (COSEA).

Deux autres témoins ne se sont pas présentés: Mario Benotti, ancien directeur de Rai international, proche de Francesca Chaouqui, et le journaliste Paolo Mondani, de l’émission Report sur Rai 3. Ce dernier aurait filmé Mgr Vallejo Balda à visage couvert en novembre 2014, selon des déclarations de Francesca Chaouqui. Ces témoins seront convoqués à nouveau pour la prochaine audience, fixée au 14 mai. D’autres audiences sont prévues les 16 et 17 mai. (cath.ch-apic/imedia/bl/bh)

Bernard Hallet

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