La solennité du Saint-Sacrement célébrée dans la joie à Cornol

Le soleil et la joie de la rencontre étaient au rendez pour la Fête-Dieu célébrée jeudi matin 26 mai à l’ombre des grands arbres gardant l’entrée de l’antique chapelle de St-Gilles (*), à Cornol, une bourgade d’un millier d’habitants située au flanc du Mont-Terri, à mi-chemin entre Porrentruy et Delémont.

Animée par les chants des Saintes-Céciles de Courgenay-Courtemautruy et de Cornol, et – plus original – par un groupe de jazz, le PointJazz de Courgenay, la foule a entonné «L’Esprit de Dieu repose sur moi, l’Esprit de Dieu m’a consacré, l’Esprit de Dieu m’a envoyé proclamer la paix, la joie…».

L’eucharistie est au centre de cette fête

S’adressant aux quelque deux cents fidèles de tous âges, venus seuls ou en famille, et en particulier à la petite vingtaine des «premiers communiés» (les enfants qui ont récemment reçu le sacrement de la communion), l’abbé Jean-Jacques Theurillat a expliqué le sens de la Fête-Dieu. Il leur a rappelé que cette fête a un nom officiel bien plus compliqué: «c’est la solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ».

Et le vicaire épiscopal responsable de la partie francophone du diocèse de Bâle, qui présidait la cérémonie, d’expliquer que la solennité du Saint-Sacrement signifie que l’eucharistie est au centre de la fête de ce jour, «c’est le sacrement par excellence!» «Et le sacrement est un acte symbolique qui signifie réellement un don invisible: le don de la grâce de Dieu».

 

 

 

Une solennité remontant au XIIIe siècle

Rappelons que cette solennité – qui persiste dans les cantons catholiques – fut célébrée pour la première fois à Liège, en Belgique, en 1247, pour honorer le Saint-Sacrement. Elle fut imposée à toute l’Eglise d’Occident quelques années plus tard par le pape Urbain IV.

Qui dit Fête-Dieu dans cette région de l’Ajoie dit aussi mobilisation des différents groupes actifs dans les paroisses! Les «premiers communiés» de cette année, revêtus de leur aube, étaient présents au premier rang, alors que le groupe d’animation avait organisé, durant la célébration, différentes activités avec les plus petits à l’intérieur de la chapelle. Les servants de messe étaient eux aussi venus nombreux participer à cette grande fête.

 

Solidarité avec les paroissiens du Plateau de Maîche, en France

Lors de la quête, le diacre Philippe Charmillot, responsable au niveau de l’Unité pastorale  Saint Gilles – Clos du Doubs (Cornol, Courgenay et les quatre paroisses du Clos-du-Doubs font partie de la même UP), a appelé à la solidarité avec les paroissiens vivant de l’autre côté de la frontière. Il a demandé aux fidèles de verser leur obole pour aider la pastorale du Plateau de Maîche – une communauté catholique française voisine qui ne dispose que de peu de moyens, étant donné la loi de séparation des Eglises et de l’Etat existant en France depuis 1905. Le diacre jurassien connaît bien cette réalité, prêtant à l’occasion ses services aux voisins français.

Si la cérémonie n’avait pas prévu la traditionnelle procession du Saint-Sacrement – où le prêtre abrité sous un dais porte l’eucharistie dans un ostensoir et s’arrête à différents reposoirs – les fidèles sont resté sur le parvis pour un apéritif avant d’aller ensemble prendre un repas dans une grange voisine mise gracieusement à disposition par son propriétaire qui vit à l’étranger. (cath.ch-apic/be)

(*) L’actuelle chapelle de St-Gilles a été construite de 1699 à 1702 à l’emplacement de l’ancienne église de St-Julien, qui aurait été détruite en 1639, au passage des Suédois qui ont ravagé la région durant la Guerre de Trente Ans, un conflit armé qui a déchiré l’Europe de 1618 à 1648.

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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