La Parole de Dieu fut adressée à Jean dans le désert

Messe du 2e dimanche de l’Avent (Lc 3, 1-6)
(Jean le Baptiste)

 

Nous sommes en l’an 15 du règne de l’empereur Tibère. I.e. en 27 ou 28 après Jésus-Christ. A cette époque, «l’inflexible et impitoyable» Pilate était gouverneur romain de Judée, et les deux fils haïs du roi Hérode étaient des princes locaux.

 

Le début de l’Evangile de ce dimanche est solennel et majestueux. Luc a soin de nous mettre en évidence le contraste entre les puissants du monde d’alors et l’humble Jésus de Nazareth qui commence son ministère.

 

Jésus, petit juif inconnu… face au puissant empereur de Rome! Face au maître du monde! De fait l’empire de Tibère va des rives de la Mer du Nord jusqu’aux confins du désert saharien, du détroit de Gibraltar aux confins de l’Asie. La Méditerranée était alors comme un lac romain.

Aujourd’hui, 2000 ans après ces évènements, la situation a changé: les dernières statuts de Tibère croupissent dans de rares musées, rongées par le temps et l’indifférence générale. Au contraire, la croix de Jésus est présente sur tous les continents, le nom de Jean-Baptiste est toujours fêté, et de nombreuses églises de part le monde lui sont dédiées.

Et voilà que la Parole de Dieu fut adressée à Jean dans le désert. C’est intéressant que ce soit dans un désert. On a parfois l’impression qu’un désert est vide. Pourtant, pour que Dieu puisse me parler, il faut que j’écoute, et POUR QUE J’ENTENDE, J’AI BESOIN D’UN VRAI SILENCE.

C’est pour cette raison que Jean était dans le désert. Le silence y est si profond que le cœur demeure en paix et commence à entendre.

Dans notre monde, le silence se fait rare. C’est pour cela qu’il est si important que nos églises restent ouvertes. Ceux qui recherchent le silence, en dépit du stress quotidien, le trouveront dans nos maisons de Dieu.

 

Vous savez que les troncs des églises sont régulièrement pillés. Eh bien, voilà qui doit nous encourager à nous rendre à l’église. Le tronc est pillé… parce que l’église est déserte. Si quelqu’un est en prière, le voleur doit repartir… et pourquoi pas se raviser… et se convertir. Oui, soyons présents dans nos églises, un peu comme des veilleurs.

 

Que disait Jean au sortir du désert après avoir entendu Dieu? Il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Cela veut dire que l’on ne rencontre pas Dieu comme ça, par hasard, sans le savoir ou sans le vouloir. Non, il faut se retourner, se convertir vers Dieu, il faut plonger en Lui.

 

La conversion, n’est pas une pensée intime, ce n’est pas seulement cérébral, c’est une démarche signifiée, extériorisée pour tout le monde dans un acte sacramentel public: je veux changer ma vie… et le signe de ma conversion s’effectue par mon plongeon dans les eaux.

 

Ainsi, JE NOIE MON ANCIENNE VIE, JE LA FAIS MOURIR AFIN QU’UNE VIE NEUVE RENAISSE. Le baptême est une noyade volontaire du vieil homme afin que l’homme nouveau renaisse.

 

Et la conversion dont il est question ici est un retournement vers Dieu. Il s’agit de se tourner vers Dieu et cela a des conséquences très concrètes: lutte contre l’égoïsme, l’injustice, le matérialisme pratique, l’esclavage du plaisir et de l’argent, l’impureté, la paresse, la domination…

Pour nous aujourd’hui, comment faire pour se convertir et retourner à Dieu? Très concrètement il s’agit de prendre du temps, dans le silence d’une église, et demander à Dieu de nous éclairer en vérité sur notre vie. En un mot, SE RECONNAITRE PECHEUR. Aller se confesser à Dieu par un prêtre. Voilà l’invitation que l’Eglise vous fait à chacun durant ce temps de l’Avent.

 

Les derniers mots de l’évangile sont: «tout homme verra le salut de Dieu». OUI L’ŒUVRE DE DIEU, CE N’EST PAS DE CONDAMNER, MAIS DE SAUVER. Il n’est pas possible que l’histoire humaine, qui est une histoire sainte, se termine dans une impasse.

 

Le salut de Dieu que tout homme doit voir n’est autre que Jésus de Nazareth (dont le nom signifie précisément «Dieu sauve»).

En ce mois de décembre où nous avons fêté l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, que la mère de notre sauveur, soit pour chacun de nous, une étoile qui guide nos pas à la rencontre de son Fils.

 

Amen.
Père Jérôme Jean

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