Le pasteur Fatzer cesse sa grève de la faim

Le pasteur Daniel Fatzer a stoppé le 8 juillet 2016 sa grève de la faim entamé 23 jours plus tôt à l’église St-Laurent de Lausanne pour protester contre son licenciement. S’il n’a rien obtenu dans son cas personnel, il se réjouit d’avoir soulevé dans le grand public des questions telles que la brutalité du droit du travail suisse ou le déficit démocratique au sein de l’Eglise évanglique réformée vaudoise  (EERV).

Toujours avec la même mise en scène, matelas gonflable au milieu de l’église, entouré de trois de ses collègues licenciés comme lui, et de quelques membres de son groupe de soutien, le pasteur Fatzer n’a pas changé de ton. «J’arrête ce jeûne de contestation parce que j’ai obtenu ce que je pouvais en espérer. Je remercie mon ex-employeur. J’ai perdu 10 kg au seuil de l’été. J’en avais besoin. Lorsque l’on m’a signifié mon licenciement, j’avais promis à mon employeur un feu d’artifice médiatique.»

Sur le fonds, le ministre n’a néanmoins rien obtenu puisque, selon un communiqué de l’EERV, «Daniel Fatzer a quitté la table de la médiation ce vendredi matin au terme d’une deuxième rencontre.» Dans cette affaire, la Conseillère d’Etat Béatrice Métraux avait, en effet, offert ses bons offices. Une décision sur laquelle le pasteur ne fera aucun commentaire, respectant un engagement à la confidentialité.

Reprendre des forces pour un nouveau combat

Le pasteur tient aussi à «reprendre des forces pour le marathon de combats qui s’annonce», Il rappelle notamment que plusieurs cas opposant l’EERV à ses ex-employés devront être traités par les tribunaux dès cet automne. Selon Xavier Paillard, président du Conseil synodal  de l’EERV quatre procédures en cours devant les prud’hommes, y compris le cas de Daniel Fatzer.

Pour le pasteur cette grève de la faim médiatisée a servi à sensibiliser la population vaudoise aux dysfonctionnements graves de cet employeur. Il se décrit lui-même comme un «lanceur d’alerte». Au fil des jours, dans une église Saint-Laurent «visitée du matin au soir, j’ai réalisé que je faisais aussi ce jeûne pour tous les gens qui sont maltraités par la loi sur le travail. J’aurais aimé que l’Eglise puisse être présentée comme un employeur modèle. Ce n’est pas le cas.»

Les autorités de l’EERV ont pris acte de la fin du jeûne du ministre licencié. «Nous regrettons énormément le battage médiatique orchestré par le pasteur Fatzer, a souligné Lise Dépraz, pasteure et membre du Conseil synodal. Alors que beaucoup de gens s’engagent dans l’EERV, il est triste de focaliser toute l’attention sur un conflit d’ordre privé entre l’Eglise et quelques pasteurs.» (cath.ch-apic/ag/mp)

Maurice Page

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