Vatican: lettre aux évêques «sur certains aspects (150692)

de l’Eglise comprise comme communion

Rome, 15juin(APIC) La Congrégation romaine pour la doctrine de la Foi a

rendu publique lundi une « Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur

certains aspects de l’Eglise comprise comme communion ». Cette lettre permet

en évidence l’importance doctrinale, pastorale et oecuménique de la communion écclésiale. Elle porte sur « certains éléments fondamentaux devant

être pris comme points d’appui obligés, y compris dans le travail souhaité

d’approfondissement théologique. »

Le document est bref (une vingtaine de pages pour cinq chapitres) mais

très dense. Le premier chapitre présente la « communion » comme le « fruit de

l’initiative divine réalisée dans le mystère pascal ». Cette communion, dans

laquelle chacun est inséré par la foi et le baptème, a sa racine et son

centre dans l’Eucharistie.

La lettre montre le rapport intime entre « la communion de chaque homme

avec le Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint, et avec les autres hommes, co-participants de la nature divine, dans la passion du Christ, dans

la même foi, dans le même esprit, et la communion visible dans la doctrine

des Apôtres, dans les sacrements et dans l’ordre hiérarchique. C’est ce

rapport qui constitue l’Eglise comme « sacrement « de salut.

Communion d’Eglises

Le deuxième chapitre applique le concept de communion à l’union entre

les Eglises particulières et l’Eglise universelle, qui est « le Corps des

Eglises ».

Le document dénonce l’erreur qui consiste à affirmer que toute Eglise

particulière est un sujet en lui-même complet et que l’Eglise universelle

est le résultat de la reconnaissance réciproque des Eglises particulières.

Cela appauvrit non seulement le concept d’Eglise universelle, mais aussi

celui d’ »Eglise particulière », précise la lettre. Cela dénote « une compréhention insuffisante du concept de communion. Comme l’histoire elle-même le

démontre, quand une Eglise particulière a cherché à obtenir son autonomie

en affaiblissant sa communion réelle avec l’Eglise universelle et son centre vital et visible, son unité interne s’est brisée. Elle s’est vue en outre menacée de perdre sa liberté face à de multiples formes d’asservissement et d’exploitation.

L’Eglise universelle n’est ni la somme des Eglises particulières, ni une

fédération de celles-ci. Elle n’est pas le résultat de leur communion, mais

une réalité qui leur est préalable « ontologiquement » (elle précède la création) et « chronologiquement » (le jour de la Pentecôte, moment à partir duquel l’Eglise parle toutes les langues).

L’Eglise une et indivisible

La communion entre les Eglises particulières dans l’Eglise universelle,

plonge ses racines dans l’eucharistie et dans l’épiscopat. Le troisième

chapitre dénonce des conceptions erronées: « On affirme que là où on célèbre

l’Eucharistie, deviendrait présente la totalité du mystère de l’Eglise, à

tel point qu’il faudrait considérer comme non-essentiel tout autre principe

d’unité et d’universalité.

Certains vont plus loin, pour qui « il revient au même de se réunir au

nom de Jésus et de créer l’Eglise: l’assemblée qui devient communauté au

nom du Christ porterait en elle les pouvoirs de l’Eglise, y compris celui

qui est relatif à l’Eucharistie ». L’Eglise naitrait ainsi « de la base ». Or

« c’est précisément l’Eucharistie qui rend impossible toute autonomie de

l’Eglise particulière. En effet l’unité et l’indivisibilité du Corps eucharistique du Seigneur implique l’unicité de son Corps mystique, qui est

l’Eglise une et indivisible. C’est à partir de son centre eucharistique que

se fait l’ouverture nécessaire de toute communauté célébrante, de toute

Eglise particulière. »

Le primat de l’évêque de Rome

l’unité de l’Eglise est aussi enracinée dans l’unicité de l’épiscopat:

de la même façon que l’idée de Corps des Eglises réclame l’existence d’une

Eglise Tête des Eglises (l’Eglise de Rome) « l’unité de l’épiscopat comporte

l’existence d’un évêque tête du Corps ou Collège des évêques, qui est le

pontife romain. »

L’évêque est principe et fondement visible de l’unité de l’Eglise particulière. Mais pour que chaque Eglise particulière soit vraiment l’Eglise,

l’autorité suprême de l’Eglise, c’est à dire le collège épiscopal avec le

Pontife romain, son chef, et jamais en dehors de ce chef, doit être présente en elle comme élément propre. Le primat de l’Evêque de Rome et le Collège épiscopal sont des éléments propres à l’Eglise universelle, non pas dérivés de la particularité des Eglises, bien qu’intérieurs à toute Eglise

particulière ».

Service apostolique universel

Le quatrième chapitre traite de l’unité et de la diversité dans la

communion ecclésiale. En effet, l’universalité de l’Eglise entraîne à la

fois « la plus solides des unités » et « une pluralité et une diversité, qui

ne sont pas un obstacle pour l’unité, mais lui confèrent au contraire son

caractère de communion ».

Cette pluralité se réfère soit à la diversité des ministères, des charismes, des formes de vie et d’apostolat à l’intérieur de chaque Eglise

particulière, soit la diversité des traditions liturgiques et culturelles

entre les différentes Eglises particulières. Le document précise à ce sujet

que « la promotion d’une unité qui ne soit pas un obstacle à la diversité,

tout comme la reconnaissance et la promotion d’une diversité qui ne soit

pas obstacle à l’unité, mais l’enrichisse, constituent une responsabilité

primordiale du Souverain Pontife pour toute l’Eglise, et restant sauf le

droit général de l’Eglise, de tout évêque pour l’Eglise particulière confiée à son ministère pastoral ».

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