de l’Eglise comprise comme communion
Rome, 15juin(APIC) La Congrégation romaine pour la doctrine de la Foi a
rendu publique lundi une « Lettre aux évêques de l’Eglise catholique sur
certains aspects de l’Eglise comprise comme communion ». Cette lettre permet
en évidence l’importance doctrinale, pastorale et oecuménique de la communion écclésiale. Elle porte sur « certains éléments fondamentaux devant
être pris comme points d’appui obligés, y compris dans le travail souhaité
d’approfondissement théologique. »
Le document est bref (une vingtaine de pages pour cinq chapitres) mais
très dense. Le premier chapitre présente la « communion » comme le « fruit de
l’initiative divine réalisée dans le mystère pascal ». Cette communion, dans
laquelle chacun est inséré par la foi et le baptème, a sa racine et son
centre dans l’Eucharistie.
La lettre montre le rapport intime entre « la communion de chaque homme
avec le Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint, et avec les autres hommes, co-participants de la nature divine, dans la passion du Christ, dans
la même foi, dans le même esprit, et la communion visible dans la doctrine
des Apôtres, dans les sacrements et dans l’ordre hiérarchique. C’est ce
rapport qui constitue l’Eglise comme « sacrement « de salut.
Communion d’Eglises
Le deuxième chapitre applique le concept de communion à l’union entre
les Eglises particulières et l’Eglise universelle, qui est « le Corps des
Eglises ».
Le document dénonce l’erreur qui consiste à affirmer que toute Eglise
particulière est un sujet en lui-même complet et que l’Eglise universelle
est le résultat de la reconnaissance réciproque des Eglises particulières.
Cela appauvrit non seulement le concept d’Eglise universelle, mais aussi
celui d’ »Eglise particulière », précise la lettre. Cela dénote « une compréhention insuffisante du concept de communion. Comme l’histoire elle-même le
démontre, quand une Eglise particulière a cherché à obtenir son autonomie
en affaiblissant sa communion réelle avec l’Eglise universelle et son centre vital et visible, son unité interne s’est brisée. Elle s’est vue en outre menacée de perdre sa liberté face à de multiples formes d’asservissement et d’exploitation.
L’Eglise universelle n’est ni la somme des Eglises particulières, ni une
fédération de celles-ci. Elle n’est pas le résultat de leur communion, mais
une réalité qui leur est préalable « ontologiquement » (elle précède la création) et « chronologiquement » (le jour de la Pentecôte, moment à partir duquel l’Eglise parle toutes les langues).
L’Eglise une et indivisible
La communion entre les Eglises particulières dans l’Eglise universelle,
plonge ses racines dans l’eucharistie et dans l’épiscopat. Le troisième
chapitre dénonce des conceptions erronées: « On affirme que là où on célèbre
l’Eucharistie, deviendrait présente la totalité du mystère de l’Eglise, à
tel point qu’il faudrait considérer comme non-essentiel tout autre principe
d’unité et d’universalité.
Certains vont plus loin, pour qui « il revient au même de se réunir au
nom de Jésus et de créer l’Eglise: l’assemblée qui devient communauté au
nom du Christ porterait en elle les pouvoirs de l’Eglise, y compris celui
qui est relatif à l’Eucharistie ». L’Eglise naitrait ainsi « de la base ». Or
« c’est précisément l’Eucharistie qui rend impossible toute autonomie de
l’Eglise particulière. En effet l’unité et l’indivisibilité du Corps eucharistique du Seigneur implique l’unicité de son Corps mystique, qui est
l’Eglise une et indivisible. C’est à partir de son centre eucharistique que
se fait l’ouverture nécessaire de toute communauté célébrante, de toute
Eglise particulière. »
Le primat de l’évêque de Rome
l’unité de l’Eglise est aussi enracinée dans l’unicité de l’épiscopat:
de la même façon que l’idée de Corps des Eglises réclame l’existence d’une
Eglise Tête des Eglises (l’Eglise de Rome) « l’unité de l’épiscopat comporte
l’existence d’un évêque tête du Corps ou Collège des évêques, qui est le
pontife romain. »
L’évêque est principe et fondement visible de l’unité de l’Eglise particulière. Mais pour que chaque Eglise particulière soit vraiment l’Eglise,
l’autorité suprême de l’Eglise, c’est à dire le collège épiscopal avec le
Pontife romain, son chef, et jamais en dehors de ce chef, doit être présente en elle comme élément propre. Le primat de l’Evêque de Rome et le Collège épiscopal sont des éléments propres à l’Eglise universelle, non pas dérivés de la particularité des Eglises, bien qu’intérieurs à toute Eglise
particulière ».
Service apostolique universel
Le quatrième chapitre traite de l’unité et de la diversité dans la
communion ecclésiale. En effet, l’universalité de l’Eglise entraîne à la
fois « la plus solides des unités » et « une pluralité et une diversité, qui
ne sont pas un obstacle pour l’unité, mais lui confèrent au contraire son
caractère de communion ».
Cette pluralité se réfère soit à la diversité des ministères, des charismes, des formes de vie et d’apostolat à l’intérieur de chaque Eglise
particulière, soit la diversité des traditions liturgiques et culturelles
entre les différentes Eglises particulières. Le document précise à ce sujet
que « la promotion d’une unité qui ne soit pas un obstacle à la diversité,
tout comme la reconnaissance et la promotion d’une diversité qui ne soit
pas obstacle à l’unité, mais l’enrichisse, constituent une responsabilité
primordiale du Souverain Pontife pour toute l’Eglise, et restant sauf le
droit général de l’Eglise, de tout évêque pour l’Eglise particulière confiée à son ministère pastoral ».
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