Accusé de couvrir les abus d'un prêtre, le diocèse LGF se défend

L’évêché de Fribourg donne sa version du déroulement des faits rapportés dans une affaire d’abus sexuel sur mineur, jugée le 2 septembre 2016 à Genève. Le communiqué contredit la version publiée dans le quotidien «20 Minutes» laissant entendre que le diocèse aurait protégé le prêtre abuseur.

L’article publié dans 20 Minutes, relate le déroulement du procès d’un prêtre jugé pour abus sexuel sur mineur. Le quotidien rapporte, dans un encadré, «‘le rôle trouble joué par l’Eglise catholique’ dans ce dossier souligné par le Parquet». Selon le quotidien, l’Eglise était au courant des actes du prêtre et ne l’aurait pas dénoncé. Ce dernier aurait été arrêté grâce à une bévue de l’Eglise. Cette version des faits est contraire à leur réalité, réagit Mgr Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF).

Le prêtre a envoyé une lettre

Le diocèse LGF précise avoir reçu, via le vicariat de Genève, une lettre d’aveux et de demande de pardon adressée par l’auteur à sa victime. L’auteur des abus avait en fait envoyé cette lettre à un confrère. Mgr Farine, alors évêque auxiliaire pour l’Eglise catholique à Genève, en a informé Mgr Morerod, le 25 août. Ce dernier a «cherché à prendre contact avec l’auteur des faits pour qu’il se dénonce selon ses aveux dans sa lettre pour lui notifier sa suspension». Dans l’impossibilité de le trouver, le prêtre était en fait hospitalisé, Mgr Morerod a alerté la police le 26 août, précise encore le diocèse. «L’évêque l’a ensuite rencontré à sa sortie de prison et a pu lui notifier officiellement sa suspension (interdiction de tout ministère)», indique le communiqué.

«Le prêtre qui a reçu la lettre a contacté la victime, avec l’aide de l’association mira (avec laquelle le diocèse collabore habituellement)», affirme le communiqué. Le jeune homme a pu s’entretenir au téléphone avec l’évêque qui avait prévu une rencontre avec lui et ses parents. Mais «La victime a ensuite communiqué à l’évêque par sms qu’il regrettait de devoir annuler cet entretien, puisque la police lui conseillait de ne pas aller voir ‘le camp adverse pour le moment'». L’évêque s’est donc engagé à renoncer à tout contact avec la victime avant la fin du procès.

Les faits établis par le procès seront transmis au Vatican qui déterminera les mesures canoniques à plus long terme. «Il est évident que, pour le moins, les mesures demandées par la justice seront mises en œuvre», conclut le diocèse. (cath.ch-apic/com/bh)

Bernard Hallet

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