Intitulé La charité ne passera jamais. Deus caritas est : Les perspectives, 10 ans après, l’ouvrage, disponible en cinq langues sur le site internet du dicastère (www.corunumjubilaeum.va) et en version papier sur demande, rassemble l’ensemble des interventions du congrès, dont celle du directeur de l’Institut Philanthropos à Fribourg (Suisse), Fabrice Hadjadj.
Le philosophe était intervenu sur le thème : «Le message chrétien de la charité : quel apport pour l’homme moderne?» Il avait répondu en affirmant qu’aujourd’hui, «dans notre monde postmoderne», la charité apparaît non pas comme une simple «option» de la vie chrétienne, ni un «petit plus», mais «de plus en plus», comme la sauvegarde de l’ordre naturel et la garantie d’une vie simplement humaine». Car, poursuivait-il, «nous ne sommes plus confrontés à des hérésies de la vérité, mais de l’amour». C’est-à-dire que c’est au nom de l’amour et du sentiment que sont promus «l’avortement, l’euthanasie, le mariage unisexe, le consumérisme, l e transhumanisme».
Ainsi, expliquait-il, «la charité chrétienne doit se confronter à la compassion techniciste», en affirmant la nécessité de «limites» à la technologie et à l’homme surpuissant». Aujourd’hui, «Dieu s’est fait homme pour que l’homme reste humain», ajoutait le philosophe.
Le congrès international sur la charité a eu lieu au Vatican en février dernier, et il était organisé pour le 10e anniversaire de Deus caritas est (2005), première encyclique du pape émérite Benoît XVI. Plus de 200 participants s’étaient réunis pour l’événement afin de retrouver «l’esprit de l’encyclique qui ne s’est pas conclu il y a 10 ans mais qui garde toute sa valeur», avait alors expliqué Mgr Giampietro Dal Toso, secrétaire du Conseil pontifical Cor Unum, le 25 février dernier. Le prélat italien avait encouragé à approfondir le concept théologique de la charité liée à «l’identité» de l’Eglise catholique.
Le Conseil pontifical Cor Unum a été créé par le pape Paul VI (1963-1978) en 1971. Ce dicastère a pour objectif d’orienter et de coordonner les organisations et les initiatives caritatives de l’Eglise catholique. A partir du 1er janvier 2017, il sera intégré dans le futur «super-dicastère» pour le service du développement humain intégral, et dirigé par le cardinal Peter Turkson, actuel président du Conseil pontifical Justice et paix. (cath.ch-apic/imedia/mfa/ap)
Maurice Page
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