Le pape François nous a redonné «espoir», témoignent deux réfugiés

Lors de sa visite à Assise, pour le 30e anniversaire de la Journée mondiale de prière interreligieuse pour la paix, le 20 septembre 2016, le pape François a déjeuné dans le réfectoire du Sacré couvent franciscain, en présence de 12 réfugiés de pays en guerre.

Actuellement pris en charge par la communauté Sant’Egidio, deux des réfugiés, originaires du Mali et du Nigéria, racontent leur expérience. Abulladra Sanogo est un jeune réfugié malien, de confession musulmane. En tenue traditionnelle rouge et or, sourire au lèvres, il assure que le déjeuner était «très agréable». «J’étais très content de participer à cette journée avec le pape François, reprend-il. J’avais déjà pu le saluer sur le parvis de la basilique Saint-François, et nous avons parlé de l’immigration et de la paix. Je lui ai raconté mon histoire, comment je suis arrivé en Italie comme réfugié. Il m’a donné du courage pour poursuivre ma vie».

«J’ai laissé mon pays pour chercher la paix»

Le jeune homme a quitté son pays en 2012, au début de la guerre au Mali, déclenchée par une insurrection de groupes armés salafistes. «C’était un moment très difficile pour nous les jeunes. Je ne voulais pas être enrôlé dans l’armée, confie-t-il. J’ai laissé mon pays pour aller chercher la paix et continuer mes études».

Lors du déjeuner dans le Sacré couvent d’Assise «le pape nous a dit que la paix est encore possible, que tout le monde doit travailler», raconte-t-il. «Avec toutes ces religions qui se rassemblent pour parler de la paix, aujourd’hui je vois que c’est possible, poursuit le Malien. Chacun a sa religion. Les religions ne sont pas faites pour nous séparer, elles sont faites pour que l’on vive ensemble, c’est ma vision des religions». Interrogé sur le défi du terrorisme perpétré au nom de Dieu par des groupes djihadistes, le jeune musulman répond: «Pour moi les terroristes n’ont pas de religion. Ils utilisent le nom des religions pour agir. Pour moi, ce ne sont pas des musulmans».

«Les bénévoles de Sant’Egidio m’ont aidé à calmer mes tensions»

Paulina Osato, Nigériane, a fui son pays à cause des violences infligées par son mari. Comme beaucoup d’autres, elle a souhaité regagner l’Europe en traversant la Méditerranée, à ses risques et périls. Montée à bord d’un canot pneumatique, elle a été sauvée d’un naufrage en juillet 2015, au large de l’île sicilienne de Lampedusa. Après avoir transitée pendant deux mois dans un camp de réfugiés, elle a été prise en charge par la communauté Sant’Egidio. «J’ai risqué ma vie», souffle-t-elle. Les bénévoles de Sant’Egidio »m’ont aidé à calmer mes tensions, m’ont redonné de l’espoir». Depuis, cette Anglophone a pris des cours d’italien et a intégré, grâce à la communauté de laïcs catholiques, une école professionnelle de couture.

«J’étais tellement contente de rencontrer le pape», lance-t-elle, encore émue, vêtue d’une robe africaine aux couleurs vives. «C’était la première fois que je le voyais, je me sens si heureuse». «Je lui ai serré la main. Je lui ai dit que j’allais à cette école professionnelle de couture et que j’avais moi-même cousu ma robe. Il m’a donné de l’espoir et m’a dit de continuer», poursuit-elle en montrant fièrement le cadeau offert par le Souverain pontife à chacun de ses hôtes: une médaille de son pontificat, aux armes du Saint-Siège.

Lors de ce déjeuner avec divers représentants des Eglises et religions du monde, Marco Impagliazzo, président de la Communauté Sant’Egidio, a pris la parole pour rappeler le 25e anniversaire du patriarcat du patriarche oecuménique de Constantinople Bartholomée 1er. (cath.ch-apic/imedia/bl/gr)

 

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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