Un homme de paix et de dialogue, de sagesse et de conseil, un homme de Dieu
Sa vie contemplative a aussi été au service du bien commun. Si saint Nicolas s’était retiré du monde au Ranft, à environ 10 minutes à pied de sa maison familiale, les gens n’en venaient pas moins le rencontrer et le consulter, à commencer par les membres de sa famille. Nous savons par l’histoire que son intervention à la Diète fédérale de Stans en 1481 a été décisive pour le maintien de la paix, et même de la constitution de la Confédération des XIII cantons. Ses contemporains reconnaissaient en lui un homme de paix et de dialogue, un homme de sagesse et de conseil, un homme de Dieu.
Artisans de paix
La 2ème lecture choisie pour sa fête tirée de la lettre de saint Paul aux Romains trouve donc un écho dans sa vie : « Recherchons donc, dit l’apôtre Paul, ce qui contribue à la paix, et ce qui nous associe les uns aux autres en vue de la même construction » (Rm 14, 19). A l’exemple de saint Nicolas, la Parole de Dieu nous encourage donc aussi à être des artisans de paix, selon notre mesure, là où la Providence nous a placés.
Comment être des artisans de paix ? Comment pouvons-nous chercher le bien commun, « en recherchant ce qui contribue à la paix, ce qui nous associe les uns aux autres en vue de la même construction » (Rm 14, 19) ?
L’Eglise: « la maison et l’école de communion »
Une piste concrète nous est donnée par saint Jean Paul II, dans sa lettre apostolique « Au début du nouveau millénaire », lettre qu’il a écrite au terme du Jubilé de l’an 2000. Il y parle des chrétiens comme étant les témoins de l’amour. L’idée est de faire de l’Eglise « la maison et l’école de communion ». Dans cette maison, nous, les chrétiens, sommes invités à percevoir le mystère de Dieu présent dans le frère/la sœur vivant à nos côtés (le pape François, quant à lui, parle de « se déchausser devant la terre sainte » qu’est le frère/la sœur) : ce faisant, les chrétiens envisagent le frère/la sœur avec un regard neuf. L’on devient alors capable de considérer l’autre « comme « l’un des nôtres » », écrit Jean-Paul II, « pour savoir partager ses joies et ses souffrances, pour deviner ses désirs et répondre à ses besoins, pour lui offrir une amitié vraie et profonde.
Donner une place à son frère
Une spiritualité de la communion est aussi la capacité de voir ce qu’il y a de positif dans l’autre, pour l’accueillir et le valoriser comme un don de Dieu : un « don pour moi », et pas seulement pour le frère qui l’a directement reçu. Une spiritualité de la communion, c’est enfin savoir « donner une place » à son frère, en portant « les fardeaux les uns des autres » (Ga 6, 2) et en repoussant les tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et qui provoquent compétition, carriérisme, défiance, jalousies » (Jean Paul II, Lettre apostolique « Au sein du nouveau millénaire » (6 janvier 2001) numéro 43).
Dans la même veine, le pape François encourageait les chrétiens à faire de même dans sa lettre qui annonçait le Jubilé de la Miséricorde, à « savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne » (Pape François, Bulle d’indiction jubilaire « Le visage de la Miséricorde », numéro 14).
« Savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne »
Ce sont là des pistes très concrètes et faciles. Et si ce n’était pas toujours facile à mettre en œuvre concrètement, ce serait peut-être du moins un encouragement à l’exercer : « savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne ». Ce faisant, nous, chrétiens, nous nous faisons artisans de paix, vivant ce que la Parole de Dieu nous dit par saint Paul : rechercher ce qui contribue à la paix.
Faire ainsi, cela nous fera peut-être quitter des manières de faire et de penser. Cela nous fera quitter des habitudes. Mais on quitte à la manière des apôtres dans l’évangile, à savoir quitter des réalités connues, mais pour obtenir en héritage la vie éternelle, ainsi que le Christ nous le dit dans l’évangile : « Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors, qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? » (…) Jésus déclara : » (…) il aura en héritage la vie éternelle » » (Mt 19, 27 … 29).
Lectures bibliques : Sagesse 7, 27c – 8, 2a.3-7.9 ; Ps 89 (90) ; Romains 14, 17-19 ; Matthieu 19, 27-29