Brésil: Le président Temer demande la bénédiction pour son mandat

Michel Temer, qui a accédé à la présidence du Brésil après la procédure controversée de destitution de Dilma Rousseff, a demandé la bénédiction de l’Eglise pour son mandat. Mgr Raymundo Damasceno Assis lui rappelle son devoir envers les plus démunis.

Mgr Raymundo Damasceno Assis, archevêque d’Aparecida – où se trouve le sanctuaire Marial du Brésil – a reçu un message du président Michel Temer. Ce dernier lui a adressé ses félicitations dans le cadre de la journée de la sainte patronne du Brésil, et lui a demandé sa bénédiction pour son mandat et pour son projet politique, «afin de répondre aux besoins du peuple».

Les plus démunis «ne doivent pas payer la facture»

L’archevêque lui a répondu en soulignant qu’il attendait  que le «nouveau gouvernement pense aux plus démunis et que ce ne soient pas eux qui payent la facture». Le programme de Michel Temer prévoit de fortes mesures d’austérité qui risquent de frapper les plus fragiles.

Haro sur les politiciens corrompus

Pour Mgr Raymundo Damasceno Assis, les chrétiens, et en particulier les catholiques, doivent s’engager en politique de manière éthique pour travailler dans des espaces «aujourd’hui occupés par des politiciens corrompus».

«Nous invitons et stimulons les chrétiens à s’impliquer dans la politique, à ne pas avoir peur d’elle, voire même à adhérer à des partis qui défendent les principes qui sont en adéquation et en cohérence avec l’enseignement social de l’Eglise», a souligné l’ancien président de la Conférence Nationale des Evêques du Brésil (CNBB)

Pas d’espace pour la corruption

«Si nous nous laissons envahir par la pensée que la politique est corrompue, que tous les politiques sont corrompus, qu’elle ne contribue en rien au développement, il est évident que nous ouvrirons un espace aux politiques qui ne doivent pas occuper ces responsabilités», a précisé l’archevêque d’Aparecida.

Selon Mgr Raymundo Damasceno Assis, l’Eglise a pour rôle d’avoir des relations avec les pouvoirs publics, en cherchant toujours à collaborer pour le bien général du pays. «C’est cela notre grande préoccupation».

Michel Temer a été nommé président du Brésil le 31 août dernier par un vote du Congrès, peu après la destitution de Dilma Rousseff. Il avait assuré l’intérim de cette dernière depuis le 12 mai 2016, lorsque les sénateurs ont suspendu l’ex-présidente de ses fonctions. Michel Temer occupera ce poste (au moins) jusqu’en octobre 2018 et la tenue des prochaines élections présidentielles. (cath.ch-apic/jcg/be)

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/bresil-le-president-temer-demande-la-benediction-pour-son-mandat/