Les jeunes Valaisans font «vibrer» Saint-François d'Assise

Les 50 jeunes valaisans du pèlerinage diocésain de la miséricorde ont «fait souffler un vent de fraîcheur " sur les 400 pèlerins et leur évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, à la basilique Saint-François, à Assise. Ils ont animé avec simplicité et enthousiasme, en fin d’après-midi du 25 octobre, une liturgie dédiée à Saint-François qu’ils avaient préparée durant la journée.

«Cette célébration avec les jeunes était magnifique! C’est ce qu’il faudrait à la paroisse!», lance Béatrice. Elle a assisté, en fin d’après-midi, avec 400 pèlerins et en présence de Mgr Lovey, évêque de Sion, à la liturgie animée par le groupe de jeunes  à la basilique St François d’Assise. Au pied des fresques millénaires racontant la vie du saint patron de l’Italie, les jeunes ont ouvert la célébration en entonnant l’hymne des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

 

Une liturgie vivante

Avec simplicité et enthousiasme, ils ont investi les marches de l’autel de la basilique pour y  jouer des scènes illustrant des préceptes qui ont guidé le saint tout au long de sa vie: la joie, la pauvreté, la fraternité et la création. Alternant les épisodes marquants de la vie de François avec des chants et des lectures, ils ont fait souffler un vent de fraîcheur sur l’assemblée. «Ils ont eu autant de plaisir qu’ils en ont donné. Ils ont réalisé une très belle liturgie», relève Joelle Carron, une des animatrices du groupe.

Ils ont clôturé la célébration en remontant la nef de la basilique en chantant un «Ressucito» entraînant, sous les ovations de l’assemblée comblée par tant de gaieté. «Quel dommage qu’on n’arrive pas à attirer nos jeunes à l’église, nos messes seraient formidables», confiait un pèlerin à son voisin. Le groupe achevait de belle manière une journée intense passée sur les pas de Saint-François.  Les jeunes Valaisans font «vibrer» Saint-François d’Assise. > Vers le diaporama

En marche sur les pas de Saint-François

Partis à pied depuis leur hôtel, ils ont marché une heure dans la brume matinale en direction du monastère de Saint-Damien. Les animateurs qui y avaient prévu un moment de  suivi d’une confession à la chapelle, ont dû y renoncer. Les moines ont refusé. Le silence est en effet imposé dans l’enceinte du monastère.

Le groupe y a gagné un bel après-midi passé à l’ombre d’oliviers, en amont du monastère et dominant toute la vallée située au pied d’Assise. Sous un soleil légèrement voilé et dans une faible brise, ils se sont confessés en marge de la préparation de l’animation liturgique et de la répétition des chants.

 

La plupart sont venus en pèlerinage de leur plein gré, soit pour vivre un événement dans le prolongement de leur confirmation, soit pour s’y préparer. La miséricorde et le passage de la Porte sainte n’ont pas été des arguments décisifs. Ils sont venus pour «se retrouver avec d’autres jeunes croyants, comme eux, pour faire des rencontres et profiter des visites».

«Toi, t’affiches ou pas?», lance un des adolescents à un autre. Sous-entendu: est-ce qu’il parle de sa foi à l’école ou avec ses amis. Non «sauf si on lui demande». Avec le souci de s’aligner sur le groupe de copains et probablement la peur des moqueries à un âge où on est plus sensible au regard des autres, ils n'»affichent» pas ouvertement leur foi. «J’ai dit que je partais à Rome pour les vacances mais sans préciser qu’il s’agissait d’un pèlerinage», admet un des adolescents. Une jeune fille assume sa démarche: «Parfois certains se moquent de moi. Ils pensent que je vais prier à longueur de journée. Ça m’est égal», sourit-elle. Une autre parle de ses amis musulmans: «Par rapport à nous, ils osent beaucoup plus affirmer leur foi».

Autre point de convergence: la messe qui ne les motive pas et qu’ils disent avoir du mal à suivre «seuls, avec les parents, l’on s’ennuie». Ils viennent plus volontiers vivre des célébrations dans le cadre d’événements organisés par le Service diocésain de la jeunesse (SDJ) ou des mouvements consacrés à la jeunesse. «L’offre ne manque pas en valais, souligne Gaëtan Steiner, responsable du SDJ, entre les activités jeunesse des paroisses, le réseau «N’ayez pas peur» (NAP – mis en place à la suite de la visite du pape Jean-Paul II en Suisse), les Groupes Relais, les messes «Fun and god», les JMJ, etc.».

Il reconnaît le succès de grandes soirées telles que la nuit «Open Sky» mais «nous devons veiller à garder l’équilibre entre ces gros événements et la régularité de la vie et des activités en paroisse».

Un beau signe pour l’Eglise valaisanne

Gaëtan Steiner dresse un bilan très positif de ce pèlerinage. Parmi les 800 pèlerins qui ont suivi l’évêque, les jeunes ont fait bonne figure. Alors qu’au mois de mai le compteur n’affichait que dix inscriptions, fin juin, une cinquantaine de jeunes s’étaient annoncés pour le voyage. «Une belle participation, compte tenu de l’année que nous venons de passer avec les JMJ et les pèlerinages de Lourdes et Medjugorje. On ne peut que rendre grâce de ce qu’on a vécu, c’est un très beau signe pour notre Eglise valaisanne de demain», se réjouit le responsable du SDJ.

Fort de cette belle expérience, Virgile, 14 ans, a décidé de participer aux JMJ de 2019. Des jeunes dont c’étaient le premier pèlerinage sont prêts à repartir. «On ne fait pas que visiter, on prie ensemble et on vit de supers moments». A l’issue de la célébration à la basilique Saint-François, Mgr Lovey confiait les regrets d’une maman de ne pas avoir inscrit son fils.

«Saint-François devait être avec nous ce soir», relève l’abbé Pierre-Yves Pralong qui a accompagné les jeunes à la guitare, alors que les pèlerins quittent la basilique en remerciant chaleureusement les jeunes pour cette joie communicative. «Ils sont capables de bien plus qu’on ne pense et d’une foi profonde, à l’image de cette belle liturgie», conclut Joelle Carron.


Des gâteaux et des pâtisseries pour aller à Rome

 

«Quand l’évêque a lancé son invitation au pèlerinage de la miséricorde à Rome, je n’ai pas hésité à m’inscrire et avec moi, les ados du groupe Relais que j’anime», lance Annick Vercelloni. Cette maman de trois enfants est catéchiste sur les paroisses de Vetroz et Ardon, en Valais. Elle explique, ravie, que les cinq adolescentes, membre du groupe depuis trois ans, n’ont pas hésité une seule seconde à s’embarquer dans l’aventure. «Je trouvais plus sympa de partir ensemble que chacun de son côté», relève Annick.

Elles ont préparé ce voyage depuis un an, elles ont passé quelques samedis et dimanches à vendre des gâteaux, des pâtisseries pour financer leur voyage. La vente des gâteaux leur a permis de financer 90% du prix du billet pour Rome et Assise. «Nous avons également vendu des bougies et des biscuits de Noël en décembre 2015», ajoute Chloé. «Nous voulions partir ensemble pour découvrir et apprendre ensemble, précise Pauline, cela nous fera des supers souvenirs». Ce pèlerinage si loin de la maison était le premier pour ces adolescentes de 14 ans. Pour Margaux, motivée par la découverte de la basilique Saint-Pierre, le voyage à Rome était une première. Elles rentrent enchantées de leur périple. Passage de la Porte sainte, visite de la Garde suisse, visite d’Assise sur les pas de Saint-François, autant de bons souvenirs que partageront ces adolescentes du groupe relais de Vétroz. (cath.ch/bh)

Bernard Hallet

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