France: les catholiques, un enjeu électoral pour François Fillon et Alain Juppé.

Les Français ont pu assister jeudi 24 novembre au dernier débat télévisé entre François Fillon et Alain Juppé. Les deux candidats à la primaire de la droite et du centre ont eu le loisir d’expliquer et de préciser leur programme respectif. Cependant, précise Radio Vatican, ni l’un ni l’autre ne se montrent proches des positions du pape sur les questions liées à la pauvreté et à l’immigration.

Pendant toute la campagne, et pendant l’entre-deux tours, les catholiques ont été particulièrement sollicités comme rarement auparavant dans la vie politique française. Les thèmes qui leur sont les plus proches, comme la famille et le mariage, ont été abordés. Les références à l’identité chrétienne de la France ont été renouvelées.

Un enjeu électoral

Les catholiques sont devenus un enjeu pour les deux camps, à tel point qu’après le premier tour, Alain Juppé, largement distancé, a revendiqué sa proximité avec le pape François. Il a également fustigé l’appui que Sens Commun, né de la mobilisation contre le mariage pour tous, apporte à son adversaire, qui par ailleurs, se revendique ouvertement catholique.

Or, ni Alain Juppé, ni François Fillon ne se montrent proches des positions du Pape sur les questions liées à la pauvreté et à l’immigration. Leurs programmes libéraux, leur position de fermeté vis-à-vis des migrants ou des clandestins les éloignent de l’enseignement du Pape.

«Les catholiques de droite ne se seraient pas mobilisés aussi massivement si François Fillon n’avait pas porté leurs intérêts aussi haut (…). De là à dire qu’ils sont décisifs, c’est peut-être amplifier le mouvement», analyse au micro de Radio Vatican, Frédéric Saint Clair, analyste politique et auteur de La refondation de la droite (Ed. Salvator).

L’auteur reconnaît qu’il y a une «problématique catholique, François Fillon s’étant affirmé comme tel, même s’il a clairement indiqué que ses position personnelles n’influençaient pas ses décisions publiques. Ses principaux opposants, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ne se sont pas du tout positionnés sur cette ligne. Je ne suis pas certain, ajoute-t-il, qu’il y ait la volonté de courtiser cet électorat».

La popularité du pape François a suscité un regain d’intérêt pour l’Eglise et les non catholiques regardent d’un œil différent les catholiques qui sont mis en lumière d’avantage explique Frédéric Saint Clair. Une autre explication réside, selon l’auteur, dans une mise en avant des revendications traditionalistes des chrétiens, des catholiques en particulier, en réponse aux lois sur la famille initiées par l’ancienne ministre de la justice française, Christiane Taubira.

Le deuxième tour de la primaire et du centre se déroulera le 27 novembre 2016. Le gagnant représentera la droite dans la campagne électorale pour les élections présidentielles françaises dont les deux tours de scrutin se tiendront les 23 avril et 7 mai 2017. (cath.ch/rv/bh)

Bernard Hallet

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