Malawi: catholiques et évangéliques ensemble contre l’avortement

La Conférence des évêques catholiques du Malawi (ECM) et l’Association évangélique du pays (EAM) ont dénoncé conjointement un nouveau projet de loi visant à légaliser l’avortement.

L’Eglise catholique au Malawi s’est déjà prononcée plusieurs fois contre le projet de loi. Le 5 novembre dernier, Mgr Thomas Luke Msusa, évêque de Blantyre, la capitale, et président de la ECM avait fustigé la campagne de promotion du projet de loi dans certains quartiers des grandes villes.

Le prélat a rappelé que l’Eglise rejetait l’idée même de l’interruption de grossesse, par respect de la vie, considérée comme sacrée.

Le projet de loi détermine les conditions dans lesquelles l’avortement serait légal. Il s’agit notamment de cas où la grossesse peut avoir des conséquences sur la santé physique ou mentale de la femme enceinte. Ou encore si la grossesse est consécutive à un viol. Des malformations du fœtus, qui altéreraient sa viabilité ou sa possibilité de mener une vie normale, sont également mentionnées comme conditions autorisant une IVG. L’avortement est actuellement légal au Malawi dans le seul cas où la grossesse met en danger la vie de la mère. Mais les conditions sont très restrictives.

Pour un meilleur accès des femmes aux soins

Dans une déclaration commune, rapportée par le Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA), les deux Eglises catholique et évangélique rappellent que la Bible ne tolère pas l’avortement. «C’est donc un péché de le commettre», ajoutent-elles, en relevant que «la justice exige que seuls les auteurs paient pour leurs crimes, et non pas l’enfant à naître, qui est innocent».

Pour la ECM et l’EAM, si le projet de loi venait à être adopté, il favoriserait et augmenterait les cas d’avortement. Les Eglises estiment en outre que les motifs invoqués par le gouvernement ne sont qu’un «prétexte et un piège» pour attirer la sympathie du public.

La déclaration pointe aussi du doigt les avortements provoqués par la pauvreté, ou la honte d’une grossesse non planifiée, qui peut entraîner l’expulsion de l’école ou des réseaux de santé. Selon le texte, la majorité des décès maternels au Malawi est due à un manque de soins de base. Elle appelle ainsi à un meilleur accès des femmes aux dispositifs de santé. (cath.ch/ibc/cisa/rz)

Raphaël Zbinden

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