Avec 17 morts, l’état le plus violent est celui du Rondônia, au nord du pays, en plein cœur de l’Amazonie. Il est suivi du Maranhão (12 morts) et du Pará (6 morts.) «En fait les chiffres des homicides sont en hausse constante depuis quatre ans», souligne Ruben Siqueira, de la Coordination nationale de la CPT.
Selon lui, le processus de valorisation économique des terres est largement responsable de cette criminalité croissante. «Il y a une véritable course pour l’achat de ces terres qui renferment des ressources naturelles importantes et constituent donc des investissements prometteurs».
Pour l’avocate Ilcemara Sesquin Lopes, du Département juridique des conflits agraires de l’Etat de Rondônia, «l’augmentation de la violence agraire dans l’Etat est liée au retour en arrière des politiques publiques du gouvernement».
Le phénomène inquiète d’ailleurs Ruben Siqueira qui observe avec préoccupation la désinstitutionnalisation du pays. Selon lui, «le démantèlement des services liés à la réforme agraire et à l’agriculture familiale n’a fait qu’aggraver le cadre de la violence».
Une violence que la CPT explique également par le climat d’impunité qui règne, en particulier en Amazonie. Pour Ruben Siqueira, il s’agit là d’un cadre favorable pour l’augmentation des conflits. «Des affaires qui ne sont pas jugées sont un signal clair d’une terre sans loi et sans maître».
De fait, lors des 30 dernières années, à peine 10% des cas d’homicides qui ont été transmis à la justice ont été jugés, indique la CPT. Sur les 1’270 assassinats comptabilisés durant cette période, seuls 108 jugements ont été prononcés et 28 commanditaires de crimes ont été condamnés, ainsi que 86 exécutants. (cath.ch/jcg/bh)
Bernard Hallet
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