L'éviction du grand chancelier de l'Ordre de Malte suscite l'incompréhension

Le grand chancelier de l’Ordre de Malte vient d’être «brutalement» démis de ses fonctions, selon le quotidien français La Croix. En cause: «une situation extrêmement grave et intenable».

Le grand maître de l’Ordre souverain de Malte, Fra’Matthew Festing fait valoir «de graves problèmes» à l’époque où Albrecht von Boeselager était grand hospitalier, c’est-à-dire responsable des questions humanitaires d’un Ordre qui agit dans plus de 120 pays. Selon l’hebdomadaire britannique The Tablet, on lui reprocherait la distribution de préservatifs à des malades du sida en Afrique.

Albrecht von Boeselager refusant de quitter ses fonctions, selon le souhait du grand maître de l’Ordre, ce dernier s’est vu dans l’obligation, «au nom de la promesse d’obéissance» de lui «ordonner de démissionner». Face à un nouveau refus, Fra’Matthew Festing l’a démis de ses fonctions de grand chancelier – l’équivalent du ministre de l’intérieur et des affaires étrangères de l’Ordre. Le principal intéressé explique, pour sa défense, avoir été renvoyé parce qu’il serait «un catholique libéral» qui «refuserait l’enseignement de l’Eglise».

Une «violation» des règles constitutionnelles

Une situation qui surprend au sein de cet Ordre, sujet de droit international reconnu par 106 Etats. «Issu d’une grande famille allemande qui s’est illustrée dans la résistance au nazisme et très liée à l’Eglise (son frère vient d’être nommé au conseil d’administration de l’IOR), Albrecht von Boeselager jouit d’une excellente réputation dans l’Ordre où il a été grand hospitalier pendant 25 ans avant d’être élu grand chancelier par le chapitre général de 2014», rappelle La Croix. Selon un responsable, la crise tournerait à l’affrontement entre les branches britannique et allemande, cette dernière étant très influente en Europe de l’Est.

Dans une lettre que le quotidien français a pu consulter, un responsable tchèque dénonce «une violation» des règles constitutionnelles par le grand maître qui pourrait «mettre gravement à mal» l’Ordre. Il en appelle à un chapitre général. Des accusations rejetées par Fra’Matthew Festing qui souligne, toujours selon La Croix, que ceux qui ne sont pas d’accord avec sa décision sont «libres de démissionner». S’ils continuent d’objecter, «ils feront l’objet d’une procédure disciplinaire». (cath.ch/cx/pp)

 

 

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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