Abbé Christophe Godel – Basilique Notre-Dame, Lausanne
(Inspiré de : MESSE DE MINUIT, SOLENNITÉ DE LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR, HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI, Jeudi, 25 décembre 2008)
Pour nous donner une idée… [Si le soleil était un gros pamplemousse, la terre aurait la taille d’une tête d’épingle. Et la distance entre les 2 : 15m. L’étoile suivante, la plus proche, serait à 4300 km de distance ! Et il y a, dans notre galaxie, entre 200 et 400 milliards d’étoiles. Et il y a 150 à 200 milliards de galaxies…] C’est tellement impressionnant !
Le Créateur de l’univers est très loin de nous
Et vous êtes-vous déjà dit : « Comment Dieu doit-il être, lui qui a réussi à créer tout ça ? Et qui arrive à rester présent à tout ça ? Et qui arrive à connaître chacun, personnellement, alors que nous sommes des milliards, sans compter tous ceux qui ont vécus avant nous et qu’il connaissait aussi ?
Dieu est immensément grand et tellement au-dessus de nous. La distance semble infinie. Le Créateur de l’univers, Celui qui conduit tout, est très loin de nous : c’est souvent la première impression, quand on y pense…
Dieu dans la condition de dépendance totale
Mais ensuite vient une expérience surprenante : […]« Dieu s’abaisse ». Cette parole est une parole incroyable. Dans la nuit de Bethléem, elle a acquis une signification complètement nouvelle. L’abaissement de Dieu est devenu une réalité incroyable et inimaginable auparavant. Il s’abaisse – il vient, Lui, comme bébé et dans la misère de l’étable, symbole de pauvreté, voire même de solitude des hommes.
Dieu descend réellement. Il devient un enfant et se met dans la condition de dépendance totale qui est celle d’un être humain qui vient de naître. Le Créateur qui tient tout dans ses mains, dont nous dépendons tous, se fait petit et mendiant de l’amour humain. Dieu est dans l’étable.
Ouvrir les yeux du coeur
Dieu se cache dans la pauvreté de l’enfant qui a totalement besoin de l’amour. Rien ne peut être plus sublime, plus grand que l’amour qui de cette manière s’abaisse, descend, se rend dépendant. Si l’on veut voir Dieu, il faut ouvrir les yeux du cœur devant l’étable de Bethléem.
Au Moyen âge, un théologien, Guillaume de Saint Thierry avait dit en réfléchissant à ce mystère de Noël : Dieu a vu que sa grandeur provoquait chez l’homme une résistance, que l’homme se sentait comme menacé dans sa liberté, qu’il voyait Dieu comme quelqu’un qui allait limiter cette liberté et ne pas lui permettre d’être heureux.
C’est pourquoi Dieu a choisi une voie nouvelle. Il est devenu enfant. Il s’est rendu dépendant et faible, mendiant de notre amour. Aujourd’hui – nous dit ce Dieu qui s’est fait petit enfant – vous ne pouvez plus avoir peur de moi, désormais vous pouvez seulement m’aimer.
Venue silencieuse qui se poursuit à travers les siècles
[…] La venue de Dieu à Bethléem fut silencieuse. Seuls les bergers qui veillaient furent un instant enveloppés de la splendeur lumineuse de sa venue et purent entendre une partie de ce chant nouveau qui était né de l’émerveillement et de la joie des anges pour l’abaissement de Dieu. Cette venue silencieuse de la présence de Dieu se poursuit à travers les siècles. Là où il y a la foi, là où sa parole est annoncée et écoutée, Dieu rassemble les hommes et se donne à eux dans son Corps, les transforme en son Corps. Dans la foi en Lui, nous recevons la vie. Dans le Sacrement de l’Eucharistie, il se donne à nous.
Messe de Minuit
Lectures bibliques : Isaïe 9, 1-6; Psaume 95; Tite 2, 11-14; Luc 2, 1-14