100’000 jeunes pour vivre le « pèlerinage de confiance à travers la terre »
Vienne, 30décembre(APIC) Vienne connaîtra cette année une nuit de la
St-Sylvestre bien particulière: au lieu de la nostalgie qui suit la fête de
Noël et d’un certaine mélancolie qui marque la fin de l’année, un souffle
d’espérance chrétienne a envahi la ville avec les 100’000 jeunes chrétiens
accourus de toute l’Europe. Les participants aux 16e Rencontres de Taizé
sont pour cinq jours dans la capitale autrichienne. Ils prient, chantent,
dansent, méditent, discutent, font l’expérience de la fraternité avec des
jeunes d’autres langues, nations ou confessions.
Ils venus aussi bien d’Europe de l’Est que de l’Ouest. L’endroit qui les
accueille n’a rien de religieux, il s’agit du palais des expositions de
Vienne où se tiennent habituellement des foires commerciales qui vont de
l’automobile à l’électro-ménager en passant par la Hi-Fi ou les meubles.
C’est là que les jeunes prennent leurs repas et prient ensemble.
En ville, les jeunes chrétiens sont en nombre incalculable. On remarque
particulièrement cette jeunesse joyeuse dans le métro. Sac à dos et guitare
sont souvent les signes distinctifs. Parmi les jeunes cependant, on distingue plusieurs catégories. Certains sont habillés à la mode et se promèment
caméra vidéo au poing. D’autres sont moins bien vêtus: « ils viennent certainement de l’Est » pensent les Viennois. Ces jeunes admirent avec envie
les vitrines des rues commercantes de la capitale. « Mais nous n’achetons
rien, c’est beaucoup trop cher », remarque une jeune polonaise de 21 ans.
« Que font ici tous ces Polonais? C’est une secte? »
Les réactions de la population locale face à cette marée de jeunes sont
souvent embarassées. « Que font tous ces Polonais au ’Praterstern’? » interroge un vieux monsieur. « Ils vont vider tous les magasins », fait remarquer
un conducteur de métro. Les panneaux marqués « Taizé » ne suscitent pas moins
d’étonnement. Un gérante de kiosque, suprises de voir tous ces Polonais se
ruer sur ses cartes postales, demande: « C’est une secte? » Mais tous sont
amenés à s’interroger face à ces jeunes si différents d’un naturel si joyeux qui est un écho direct de leur foi confiante. La rencontre de Taizé
participe ainsi à la nouvelle évangélisation
Du côté officiel, tout a été prévu. On a mis en place une ligne de tram
supplémentaire. Tous les élèves des écoles qui accueillent des jeunes ont
eu droit à un jour de congé de plus, accordé par le maire afin de pouvoir
préparer le venue des hôtes.
Des journées bien remplies
A 8 heures du matin déjà, a lieu la prière du matin dans les diverses
paroisses de la ville. On passe ensuite à la discussion et à la méditation
en petits groupes. Après le repas et une prière commune on se rend à partir
de 13h 30 vers les halles du ’Prater’. Trajet pas toujours facile dans des
transports publics bondés. A 15 heures commence la partie « théologique ».
Beaucoup de jeunes sont certainement déjà bien fatigués à 19 heures
lorsque débute la prière du soir. Les lieux sont adpatés tant bien que mal
pour servir d’église. La lumière est atténuée. Au milieu de la halle, sur
un petit podium tendu de rouge, brillent des centaines de bougies entourant
un autel et une croix. Les chants sont transmis par hauts-parleurs dans les
halles voisines car tout le monde n’ a pas pu trouvé de place dans un seul
endroit. Tous les jeunes ne suivent pas avec le même enthousiasme. Beaucoup
lisent le plan de la ville, ou discutent avec leurs voisins… Les panneaux
sur lesquels est inscrit le mot ’silence’ dans toutes les langues n’y font
pas grand chose.
Peu après, Frère Roger arrive. Au début ses paroles ne suscitent pas
beaucoup plus d’attention que les chants. Au bout d’une heure environ,
alors qu’un certain nombre de jeunes ont quitté la halle, la tranquillité
s’installe. Lorsque frère Roger appelle à la méditation personnelle, un
profond silence se répand. Les chants qui suivent sont maintenant repris
par tous à pleine voie. Une véritable ambiance de prière imprègne toute la
halle. Elle ressemble à celle que l’on imagine pour les premiers chrétiens.
« Very beautiful », constate un jeune Finlandais.
Entretemps, d’autres jeunes se sont rassemblés pour chanter, danser et
faire la fête au centre-ville. L’ambiance ici est tout fait profane. Mais
tous les jeunes rencontrés le confirment: « Nous sommes venus à Vienne à
l’invitation de Taizé, pour retourner aux sources de l’Evangile, dans la
prière, le silence, le dialogue, et pour trouver ou retrouver un sens à
notre vie. » C’est ça le « pèlerinage de confiance à travers la terre ».
(apic/kpr/mp)
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