à ne plus payer l’impôt ecclésiastique

Suisse: Les adeptes de Mgr Lefebvre invités (241292)

Pas de quoi s’inquiéter

Villars-sur-Glâne, 24décembre(APIC) Dans sa « Lettre aux amis et bienfaiteurs » adressée à ses fidèles le mois dernier, le District suisse de la

Fraternité sacerdotale Saint-Pie X invite les adeptes du mouvement traditionaliste à ne plus payer d’impôt ecclésiastique, étant donné qu’ils ne

peuvent avoir accès aux églises catholiques pour leurs offices. On ne sait

pas encore si cette recommandation sera effectivement suivie d’effet, les

fidèles de Mgr Lefebvre – on en compte quelque 5’000 en Suisse – étant

laissés libres de faire une déclaration de sortie d’Eglise.

« L’autorité ecclésiastique actuellement en place ne nous reconnaît plus

comme catholiques romains, bien que nous sommes en conscience persuadés de

l’être », a déclaré jeudi à l’agence APIC l’abbé saint-gallois Lukas Weber,

économe du district suisse, à Villars-sur-Glâne (FR). « Etant donné que depuis 1988, avec les sacres d’évêques par Mgr Lefebvre, nous sommes considérés comme schismatiques et hors de l’Eglise catholique romaine – ce que

nous refusons d’accepter du point de vue religieux – on ne nous reconnaît

plus aucun droit à l’intérieur de l’Eglise, ce qui est logique ». Les traditionalistes, « à quelques exceptions près », n’ont plus la possibilité de célébrer un mariage ou un enterrement dans une église catholique.

Pas de raison donc, lance-t-il, de payer les impôts ecclésiastiques,

« surtout que nous estimons que ces impôts sont utilisés à des fins contraires à la foi, à ce que nous combattons, c’est-à-dire globalement le modernisme ».

Le formulaire envoyé aux abonnés de la « Lettre aux amis et bienfaiteurs »

(2’000 abonnés) n’équivaut pas, aux yeux de l’économe du District suisse, à

une sortie d’Eglise, « car nous restons en conscience catholiques romains,

et si une telle déclaration doit se faire, elle n’a qu’une réalité purement

civile ». L’abbé Weber relève qu’il ne peut évaluer l’impact de cette suggestion, qui est faite pour la première fois depuis la rupture de 1988.

Tous les adeptes du mouvement traditionaliste ne réagissent d’ailleurs pas

de la même manière. Quant aux finances du District suisse de la Fraternité

Saint Pie X, l’économe, qui ne veut pas donner de chiffres, affirme que les

rentrées restent stables, malgré la crise économique actuelle.

Depuis le schisme de 1988, les adeptes de Mgr Lefebvre sont exclus de

l’Eglise et l’excommunication qui a frappé Mgr Lefebvre s’étend à tous les

prêtres et responsables de la Fraternité. Selon l’abbé Philippe Lovey, Supérieur du District suisse, certains de ceux qui ont demandé le formulaire

en question ne sont pas des intégristes, mais refusent le virage « moderniste » de l’Eglise catholique. De nombreux fidèles auraient fait, selon lui,

usage du formulaire à Fribourg, St-Gall et Soleure notamment. A noter

qu’Ecône n’a jamais reçu d’argent provenant des impôts ecclésiastiques.

Pas de réconciliation en vue

Lukas Weber ne voit pas actuellement de réconciliation en vue, « bien

qu’il existe des possibilités, mais un rapprochement supposerait des changements d’attitudes et aussi d’idées des responsables actuels de l’Eglise ».

Et il n’y a pas tellement de signes qui vont dans ce sens, bien au contraire, conclut-il en dénonçant la rencontre interreligieuse de jeûne et de

prière pour la paix que le pape Jean Paul II réunira les 9 et 10 janvier

prochain à Assise.

Pour le Père Roland-B. Trauffer, secrétaire de la Conférence des évêques

suisses, cette nouvelle « provocation » des traditionnalistes ne vise qu’à

faire parler d’eux. En effet depuis la mort de Mgr Lefebvre en mars de

l’année dernière, la Fratenité a plutôt gardé le silence. Tout au plus a-telle fait connaître son opposition à l’entrée de la Suisse dans l’Espace

Economique Européen. (apic/be/mp)

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