Le cardinal Sarah souhaite un missel bilingue latin-langue vernaculaire

Dans une conférence pour les dix ans du Motu proprio libéralisant la messe selon l’ancien rite, publiée le 31 mars 2017, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a affirmé qu’un missel bilingue latin-langue vernaculaire était en voie de finalisation.

Cette conférence introductive a ouvert un colloque à Herzogenrath, en Allemagne, du 29 mars au 1er avril, intitulé ‘La source du futur’, à l’occasion des dix ans du Motu proprio de Benoît XVI, Summorum pontificum. En l’absence du cardinal Sarah, son texte a été lu, puis mis en ligne par le site américain Catholic Word Report.

Publiée le 7 juillet 2007, la lettre apostolique Summorum pontificum [vers le texte] avait eu pour objet de créer juridiquement deux formes liturgiques pour le rite latin de l’Eglise. La forme extraordinaire, utilisant le missel en vigueur jusqu’à Jean XXIII – ou rite tridentin – et la forme ordinaire, depuis le missel de Paul VI.

Dans sa conférence, le cardinal Sarah insiste sur l’un des objectifs pour Benoit XVI du Motu proprio: «l’enrichissement mutuel» des deux formes liturgiques. Non pas comme une simple «coexistence», mais aussi comme la possibilité de les perfectionner, ajoute-t-il.

Pour un renouveau liturgique et missionnaire

Dans cet objectif, le prélat guinéen affirme nécessaire de «finaliser un missel bilingue latin-langue vernaculaire», pour une participation plus «fructueuse» des fidèles à l’eucharistie. C’est ainsi, en mettant en avant la continuité entre les deux missels, affirme le cardinal, que l’on contribuera à un «renouveau» liturgique, mystique et spirituel, et donc missionnaire, voulu par le pape François.

Pour le préfet de la Congrégation pour le culte divin, beaucoup de pasteurs «sous-estiment» la sérieuse crise de l’Eglise, qui est notamment une crise de la liturgie. Il s’agit pour lui d’un «désastre», d’une «dévastation» et d’un véritable «schisme», provoqués par les promoteurs modernes de la liturgie qui ont voulu la «remodeler» selon leurs idées, oubliant que liturgie est d’abord un «mystère». Selon le haut prélat, le vrai but du concile Vatican II n’était pas de «rompre avec la Tradition».

Le cardinal Sarah regrette enfin que des conférences épiscopales – à l’inverse du monde anglophone, hispanophone et coréen – «refusent» la transcription fidèle du texte latin du missel romain selon les indications de l’instruction Liturgiam authenticam (2001). (cath.ch/imedia/ap/gr)

Grégory Roth

Portail catholique suisse

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