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« Un acte de barbarie et une absurdité théologique »
Rome, 18janvier(APIC) Alors que le Catéchisme de l’Eglise catholique admet, sous réserve de certaines conditions, la légitimité de la peine de
mort, le Père italien Gino Concetti, théologien de morale, condamne fermement les condamnations à mort. Ce théologien, connu pour ses positions plutôt conservatrices et dont les articles sont souvent repris par l’ »Osservatore Romano », vient de publier un livre sur la peine de mort. Cet ouvrage,
publié aux éditions « Piemme », proclame que la peine de mort est un « acte de
barbarie » et « une absurdité théologique et juridique ».
Le Père Concetti affirme aussi que la peine de mort peut être objectivement définie comme « un assassinat prémédité ». Les condamnations à mort sont
doublement perverses: elles atteignent la dignité de l’homme et celle de
Dieu. Celui qui prononce une condamnation à mort, s’investit d’une puissance qui ne lui revient pas, et du même coup, il veut prendre la place de
Dieu qui est pourtant le seul Maître de la vie. Il ajoute: « Oui, on doit
encore aller plus loin: le juge ne se met non seulement à la place de Dieu,
mais il agit même expressément contre la volonté de Dieu. Celui qui tue un
être humain, blesse un vrai commandement de Dieu ».
Le théologien romain rejette dans son livre toutes les argumentations
qui veulent justifier la peine de mort. Pour celles qui se trouvent par
exemple dans l’Ancien Testament, il s’agit de les remettre dans le contexte
de l’époque et ne pas les transposer dans d’autres situations.
La position du Catéchisme de l’Eglise catholique
Implicitement, le livre du Père Concetti contredit le nouveau Catéchisme
de l’Eglise catholique qui dans le cadre du cinquième commandement, au numéro 2266, affirme: « Préserver le bien commun de la société exige la mise
hors d’état de nuire de l’agresseur. A ce titre l’enseignement traditionnel
de l’Eglise a reconnu le bien-fondé du droit et du devoir de l’autorité publique légitime de sévir par des peines proportionnées à la gravité du délit, sans exclure, dans des cas d’une extrême gravité, la peine de mort ».
Le Père Gino Concetti souligne aussi que des non-croyants, des philosophes agnostiques, aussi bien que des théologiens et des canonistes catholiques se sont déjà prononcés clairement dans le passé contre la peine de
mort. « Comme pour d’autres droits fondamentaux, la culture catholique s’est
malheureusement révélée, dans ce cas, très lente dans l’approfondissement
de la vérité », regrette-t-il.
En 1977 et en 1978 déjà, le Père Concetti avait publié deux articles importants sur le sujet dans l’ »Osservatore Romano ». Le chapitre final de son
livre s’intitule: « Alternatives ». L’auteur rappelle qu’il n’y a pas pour un
chrétien un regard optimiste ou pesssimiste de la criminalité. Le chrétien
est convaincu que jusqu’au dernier jour le blé et l’ivraie croîtront ensemble. Il y a néanmoins l’espoir qu’avec un approfondissement de la formation
de la conscience le mal peut être endigué. Dans ce contexte, déclare le
théologien romain, l’Eglise n’a jamais cru que le criminel pouvait être
condamné définitivement et sans appel. Car elle est convaincue que le salut
offert par le Christ peut libérer chaque être humain. (apic/kpr/ba)
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