Le Triduum pascal au Vatican

La messe de la Cène du Seigneur, célébrée le 13 avril 2017, ouvrira le Triduum pascal: trois jours de cérémonies présidées par le pape, selon une liturgie propre à cette période pour aboutir à la célébration de la Résurrection du Christ au jour de Pâques.

La messe du Jeudi saint marque le début du Triduum pascal. Lors de cette cérémonie, appelée messe de la Cène du Seigneur, l’Eglise commémore le dernier repas du Christ avec ses disciples, à la veille de sa mort sur la Croix. A l’image du Christ avec ses apôtres, le célébrant lave les pieds de douze personnes.

Lors de ce repas, le Christ a également institué l’eucharistie: la messe du Jeudi saint est donc à la fois commémoration de cet acte mais aussi actualisation. A la fin de la messe, les hosties consacrées sont apportées en procession au reposoir. Elles serviront lors de la célébration du Vendredi saint, car il ne peut plus y avoir de consécration eucharistique avant la Vigile pascale, le samedi soir.

Depuis le début de son pontificat, le pape François a décidé de célébrer cette messe dans un lieu particulier du point de vue pastoral. Il se rendra ainsi dans la prison de Paliano, en Italie centrale, destinée aux collaborateurs de justice, ces anciens mafieux qui ont accepté d’aider la justice italienne. En 2013, il s’était rendu dans une prison pour mineurs, l’année suivante dans un centre pour personnes malades et handicapées et en 2015 à nouveau dans une prison. L’an passé, le pape François était allé dans un centre d’accueil de réfugiés.

Le Colisée, symbole des martyrs chrétiens

Le lendemain, Vendredi saint, le pape François présidera l’office de la Passion à 17h dans la basilique Saint-Pierre. Il ne s’agit pas d’une messe, car il n’y a pas de consécration. L’autel est ainsi dépouillé de tout ornement, mais les fidèles peuvent tout de même communier, grâce aux hosties consacrées la veille. Durant la cérémonie qui fait mémoire de la crucifixion du Christ et de sa mort, la Croix est présentée à la vénération des fidèles qui viennent l’embrasser.

Le soir, à 21h15, le pontife présidera le Chemin de croix au Colisée de Rome. Cet événement, retransmis en mondovision, relate en 14 stations les différentes étapes de la Passion du Christ, de son arrestation jusqu’à sa mise au tombeau. Il se tient traditionnellement au Colisée, lieu symbolique des persécutions contre les chrétiens. Pour la première fois cette année, les méditations des 14 stations ont été confiées à une femme seule, la théologienne française Anne-Marie Pelletier.

Le Samedi saint, dans la soirée, est célébrée la Vigile ou veillée pascale. Au Vatican, la cérémonie débute dans le narthex extérieur de la basilique. Un feu y est allumé tandis que la basilique reste plongée dans le noir. Le successeur de Pierre y allume le cierge pascal, avant de transmettre sa flamme aux cierges tenus par les pèlerins présents à l’intérieur.

Annuntio vobis gaudium magnum

Au cours de la Vigile pascale, toute l’histoire du Salut est relatée, de la Genèse à la Résurrection du Christ. A la fin des lectures de l’Ancien Testament, le chœur et l’assemblée chantent le Gloria, pour la première fois depuis le début du carême. Suit ensuite la lecture de la lettre de saint Paul aux Romains.

Juste avant la lecture de l’Evangile, un cardinal-diacre s’approche du pape et lui dit : «Beatissimo pater, annuntio vobis gaudium magnum quod est Alleluia" (›Très Saint-Père, je vous annonce une grande joie, qui est alléluia’). A cette annonce de la Résurrection du Christ, les lumières de la basilique s’allument et toute l’assemblée chante l’alléluia.

Au cours de cette cérémonie, juste après l’homélie, le pape baptise quelques catéchumènes, après que l’assemblée eut chanté la litanie des saints. Les nouveaux baptisés sont ensuite immédiatement confirmés par le pontife. Enfin, ils sont également admis pour la première fois à la communion.

Un message pour la paix

Le lendemain, le 16 avril, le pape célébrera la messe du jour de Pâques sur le parvis de la place Saint-Pierre. Pour l’occasion, la partie supérieure de la place est recouverte de compositions florales. D’un côté des marches de l’autel, en grand uniforme, se trouvent la Garde suisse et la gendarmerie vaticane. De l’autre, des soldats et des carabiniers italiens. Avant le début de la cérémonie religieuse, la Marche pontificale – composée par le français Charles Gounod – est jouée, de même que l’hymne italien, et les deux corps se saluent.

Au début de la messe, après le Credo, le rite de l’aspersion remplace la prière pénitentielle. Ce rituel, qui rappelle l’immersion du baptême, se déroule pendant tout le temps pascal. Autre particularité : le chant de la séquence Victimæ pasqualis laudes, qui est reprise pendant toute l’octave de Pâques. Ce chant remonte au XIe siècle et n’a depuis pas subi de modification importante.

A l’issue de la cérémonie, le pontife monte au balcon de la basilique Saint-Pierre. Dans un message, il exprime ses préoccupations pour les conflits en cours et lance un appel à la paix dans le monde. Sous les pontificats de Jean Paul II et de Benoît XVI, le pontife souhaitait ensuite une bonne fête de Pâques aux chrétiens du monde, dans des dizaines de langues.

Le cardinal proto-diacre – actuellement l’Italien Renato Martino – annonce ensuite que le pape va impartir la bénédiction Urbi et Orbi (à la ville et au monde), qui s’applique également aux fidèles suivant la cérémonie par la télévision ou la radio. Cette bénédiction solennelle vient conclure les cérémonies du Triduum pascal au Vatican.

La semaine qui suit est une prolongation de la fête de Pâques et est d’ailleurs appelée ‘Octave de Pâques’. Cela explique que le lundi et le mardi soient fériés au Vatican. (cath.ch/imedia/xln/mp)

Maurice Page

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