Au cours de son 18e voyage apostolique au Caire, le pape François a rencontré le 28 avril 2017 à l’hôtel Almasah les autorités politiques, civiles et religieuses du pays. Le Souverain pontife a exhorté la nation égyptienne à donner l’exemple pour éviter « une dérive de la violence » terroriste, notamment par la reconnaissance de la place des chrétiens.
Face à une assemblée composée du président Abdel Fattah Al-Sissi, de l’imam Ahmad Al-Tayeb, de parlementaires égyptiens, de membres du corps diplomatique et de la société civile, le pape a souligné que l’Egypte est une « grande nation », dont « on ne peut attendre peu ! ».
Evoquant de nouveau « l’extrémisme religieux qui utilise le Saint Nom de Dieu » et dénonçant le trafic d’armes, le pontife a affirmé le rôle incomparable joué par l’Egypte au Moyen Orient – son destin et son devoir – pour faire respecter la liberté et la foi de chacun et éviter une dérive de la violence « encore plus grave ».
Le successeur de Pierre a en particulier salué les positions du président Al-Sissi en la matière: « Monsieur le Président, vous m’en avez parlé plus d’une fois et en diverses circonstances avec une clarté, qui mérite écoute et appréciation ». A plusieurs reprises, le président égyptien a affirmé son souci des chrétiens et la nécessité d’une réforme de l’islam.
« Nous avons le devoir de démasquer les vendeurs d’illusions sur l’au-delà, qui prêchent la haine pour voler aux gens simples leur vie présente (…), a encore insisté le pape, en les transformant en bois à brûler et en les privant de la capacité de choisir avec liberté et de croire avec responsabilité ».
Le chef de l’Eglise catholique a aussi remercié tous ceux qui ont donné leur vie pour « sauver leur patrie » face au terrorisme. Citant les « citoyens coptes », et particulièrement les 29 morts de décembre dernier à l’église copte Saint-Pierre et Saint-Paul, en plein centre du Caire, et les 45 tués le 9 avril dernier, à Tanta et Alexandrie. Ajoutant aussi une pensée pour les chrétiens exilés du sud du Sinaï, où sont solidement établis les islamistes de Daech.
Au cours de son intervention, le pape a ensuite rappelé que l’Egypte a été un des premiers pays arabes à établir des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, il y a 70 ans cette année. L’Egypte est une terre où « Dieu se fait entendre », a-t-il également souligné : « Dieu y a révélé son nom à Moïse », et « sur le sol égyptien la Sainte Famille – Jésus, Marie et Joseph – ont trouvé refuge ».
Saluant toutes les confessions chrétiennes présentes dans le pays – coptes orthodoxes, gréco-byzantins, arméniens-orthodoxes, protestants et catholiques de divers rites – le pape François a enfin souligné que les chrétiens sont « partie intégrante » de l’histoire de ce pays. « Vous avez développé au cours des siècles une sorte de relation unique, une symbiose particulière, leur a-t-il adressé, qui peut être prise comme exemple par d’autres nations ». (cath.ch/imedia/ap/be)
Jacques Berset
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