Pour le dernier grand rendez-vous officiel de son 18e voyage apostolique hors d’Italie, le chef de l’Eglise romaine a présidé une rencontre de prière avec le clergé, les religieux, religieuses et séminaristes du pays. Cette rencontre s’est tenue dans les jardins du séminaire majeur patriarcal copte-catholique de Saint-Léon-le-Grand, dans le quartier de Maadi, au sud du Caire. C’est là que les candidats au sacerdoce reçoivent leur formation.
Dans son discours aux prêtres, séminaristes et consacrés du « petit troupeau catholique » d’Egypte, dans ce séminaire qui accueille plusieurs rites, le pontife a voulu retremper leur engagement dans la foi au Christ ressuscité, pour qu’ils soient des « locomotives » face aux défis de la société égyptienne.
Après un déjeuner en compagnie des huit évêques catholiques d’Egypte, le pape François s’est rendu au séminaire d’Al-Maadi, dans ce lieu qui est pour lui le « cœur de l’Eglise catholique en Egypte ». Avant une liturgie de la Parole, le pontife s’est adressé au clergé égyptien, pour « l’encourager » et le remercier pour le bien accompli.
Face aux défis qui comportent « peu de consolations », a-t-il reconnu devant environ 1’500 prêtres, religieux, religieuses et séminaristes, le pape François les a exhortés à ne pas se décourager, qualifiant le « petit troupeau catholique » d’Egypte de levain que Dieu prépare pour cette terre « bénie ».
Rappelant que la Sainte croix est instrument du salut – « qui échappe à la croix échappe à la Résurrection ! » – le chef de l’Eglise catholique a incité les consacrés « à puiser à l’exemple (…) des saints Pères du désert, des nombreux moines qui, par leur vie et leur exemple, ont ouvert les portes du Ciel à tant de frères et de sœurs ».
Parmi tant de prophètes de destruction et de condamnation, « soyez une force positive », leur a lancé le successeur de Pierre, « la lumière et le sel », la « locomotive » de cette société. « Soyez des semeurs d’espérance, des bâtisseurs de ponts et des artisans de dialogue et de concorde ».
Le pape François a ensuite énuméré sept tentations qui concernent particulièrement les consacrés, bien décrites par les premiers moines de l’Egypte. Tentations de la déception et du pessimisme, alors qu’ils doivent être « père(s) ». Tentations également de se plaindre continuellement, du bavardage et de la jalousie.
Avec un brin d’humour, le pape a aussi pointé les risques de l’individualisme – citant le dicton égyptien bien connu: « après moi le déluge» – et celui du pharaonisme, c’est-à-dire de se sentir au-dessus des autres, et de se durcir le cœur.
Enfin, dernière tentation pour le clergé égyptien: celle de marcher « sans boussole », de perdre son identité et de vivre le cœur partagé « entre Dieu et la mondanité ». Ainsi, au lieu de guider les autres, le consacré les disperse.
Votre identité est celle « d’être coptes », leur a rappelé le pontife, c’est-à-dire enracinés, et d’être « catholiques », c’est-à-dire partie de l’Eglise une et universelle. « Comme un arbre qui est d’autant plus haut dans le ciel qu’il est enraciné dans la terre ! »
Pour résister à ces tentations, a conclu le pape François, il s’agit d’être « greffés sur Jésus » pour être vivants et féconds: « la qualité de notre consécration dépend de la qualité de notre vie spirituelle », a-t-il ponctué. (cath.ch/imedia/ap/be)
Jacques Berset
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