Suisse-Congo: la relative ponctualité des trains

Je lis sur Facebook des phrases désespérées et aigres d’utilisateurs de nos CFF se plaignant des 10 minutes de retard que les trains ont tendance à avoir sur le tronçon Lausanne-Genève ou Lausanne-Vevey. «Quel scandale! Comment se faire rembourser?»…

Ici au Congo, à la gare de Kananga, une ville de 2 millions d’habitants, sur la grande transversale de communication entre les deux plus grandes villes du pays Kinshasa et Lubumbashi, arrive un train par mois environ. Quand il arrive!  Parce que souvent il est en panne quelque part et accidenté à cause du manque d’entretien des rails et de la ligne. Ou d’autre fois, en cas de pénurie de maïs ou de blé, des mafias le retiennent loin de la province avec ses chargements, pour faire monter les prix.

«Il y a donc un jour dans le mois où le train arrive»

Il y a donc un jour dans le mois où le train arrive, mais on ne sait pas exactement quand, ni quand il va repartir. Cela dépend de nombreux facteurs, et notamment de la guerre actuelle qui rend toute chose très aléatoire.

Un de mes amis fréquente une école pédagogique perdue dans un gros village de brousse. D’habitude, après les congés, il y allait à moto, pour une journée de route. Mais là à cause des barrages des milices rebelles et des militaires loyalistes, il est préférable de trouver une autre solution que la route. Il a pensé au train. Il s’est renseigné sur le jour de son arrivée, en allant plusieurs fois de suite à la gare pour évaluer la situation, puis lorsque le train était là, il fallut être sûr du jour (l’heure c’est moins important) de son départ, pour organiser avec ses collègues étudiants un voyage commun.

Il part aujourd’hui. Normalement, car rien n’est sûr et il faut s’attendre à tout.

Guy Luisier | 08.05.2017

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