Un monde en devenir

La France est déchirée et le contexte international troublé: malgré cela, l’investiture du nouveau président de la République, ce 14 mai, a été triomphale. Reflet de la jeunesse et d’une planète hyperconnectée, Emmanuel Macron symbolise les enjeux d’un monde en devenir.

De fait, les relations humaines actuelles se passent à travers les réseaux sociaux ou internet et dans les rapports de proximité. Pourtant, il ne suffit pas d’avoir des contacts avec la terre entière si le plus proche est ignoré. La question, cruciale, se pose alors: les nouvelles connexions nourries par les réseaux dits sociaux vont-elles de pair avec la sociabilité avec les plus proches? Autrement dit, les relations via la technologie ne tuent-elles pas les contacts sociaux, familiaux, les conversations avec le concierge, la caissière du supermarché ou le postier?

Les jeunes générations – à la Macron – ont à faire, aujourd’hui, l’expérience fondatrice que le monde ouvert dont ils sont les promoteurs et les garants doit aussi faciliter les relations aux plus proches. C’est plus délicat lorsque le voisin est différent et que croît la tentation de se cantonner aux relations «électroniques» avec ceux qui partagent nos affinités.

Symboliquement, sur le plan politique, le discours de Marine Le Pen n’est-il pas un modèle de recentrement national vers l’»entre-soi»? Et donc le rejet de ceux qui sont perçus comme des menaces? Et le Brexit britannique ne devient-il pas l’archétype du «chacun pour soi» que la civilisation technicienne peut générer dans nos comportements individuels?

Avancer dans ce monde fragile relève du défi. Il faut le faire en conscience de nos propres tentations et de nos limites. Notre époque exige des pas de civilisation à construire. Avançons donc, en espérance et en vigilance.

 

 

 

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/blogsf/un-monde-en-devenir/