Recife: 11e rencontre nationale des prêtres mariés au Brésil (130294)

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D’abord un échange de leurs engagements dans l’Eglise et la société

Recife, 13février(APIC) Le Brésil compte plus de 4’000 prêtres catholiques qui se sont mariés. Des décisions souvent prises durant ou après le

Concile Vatican II. Beaucoup espéraient alors que l’Eglise catholique allait assouplir la loi obligatoire du célibat pour ses ministres consacrés.

Un grand nombre de prêtres mariés et leurs épouses restent aujourd’hui engagés dans l’Eglise et la société brésiliennes. La 11e rencontre nationale

du mouvement des familles de prêtres mariés (MFPC) qui vient de se réunir à

Recife a voulu le manifester.

70 couples et leurs enfants ont participé à cette 11e rencontre nationale. Ils font aussi partie des différentes sections de « RUMOS » implanté dans

tous les Etats du pays. Ce mouvement, qui publie un bulletin régulier de

liaison, est une entité juridique au service des prêtres mariés qui veulent

se réinsérer dans la vie civile.

Lors de l’ouverture de la rencontre de Recife, Gil Barreto, président de

RUMOS, a précisé d’emblée l’esprit de cette 11e rencontre nationale. « Nous

sommes réunis non pas tellement pour faire le procès de l’Eglise catholique

sur la question du célibat ecclésiastique obligatoire – notre existence sereine et chrétienne est une invitation constante à revoir ce problème incontournable dans notre Eglise – mais d’abord pour échanger les expériences

de tant de familles de prêtres mariés qui assument toujours des services

dans les communautés chrétiennes comme au sein de nos nouvelles professions ».

Plusieurs expériences concrètes ont été présentées aux participants.

Dans un diocèse du Nordeste, l’évêque a confié la pastorale des malades à

des familles de prêtres mariés. Dans l’Etat de Minas Gerais, à Uberlandia,

plusieurs communautés des quartiers périphériques, toujours en accord avec

l’évêque, plusieurs prêtres mariés et leurs épouses occupent des charges

pastorales au service de ces mêmes communautés. Sans compter un nombre important de familles qui sont engagées dans des mouvements sociaux, dans des

associations de locataires, dans des partis politiques populaires, dans les

médias ou dans de nouvelles formes d’évangélisation.

Pour un engagement dans de nouvelles formes d’évangélisation

Selon Jandira Queiroz, une jeune fille de 16 ans d’un couple du MFPC,

venue elle aussi à Recife, le mouvement ne tombe pas dans le regret du passé ni dans une lutte pour que tous les prêtres mariés réintègrent le ministère sacerdotal dans les paroisses. Mais il s’agit surtout de s’engager

dans de nouvelles formes d’évangélisation pour la transformation de la société brésilienne, encore terriblement injuste et très éloignée du modèle

évangélique.

Un autre thème du Congrès a spécialement touché les participants: « Quelle place donne-t-on à la femme dans l’Eglise et la société? » Fatima Quintas, professeur d’’anthropologie et Gisela Lermen, théologienne, ont démontré combien subsistent encore des formes de machisme dans la société brésilienne et comment des structures maintiennent encore la femme sous des formes de soumission. « En accordant à la femme une place secondaire, en lui

refusant la possibilité d’accéder au sacerdoce, l’Eglise catholique n’a-telle pas, elle aussi, à se convertir? », ont demandé plusieurs participants.

Des évêques ouverts au dialogue

La rencontre de Recife a démontré le bon climat existant entre les prêtres mariés et beaucoup d’évêques brésiliens. Un climat de franchise et de

respect mutuels. Un signe que les liens ne sont pas coupés: L’Association

nationale des prêtres du Brésil (ANPB) était officiellement représentée par

le Père Alirio Bervian, vice-président de l’ANPB. D’autre part la Fédération internationale des prêtres catholiques mariés avait délégué son viceprésident, l’ancien évêque argentin Jeronimo Podesta et son épouse Cleria.

Tous deux ont invités les familles des prêtres mariés au Brésil à organiser

le IVe Congrès international des prêtres mariés. Après délibération des

participants du Congrès de Recife, il fut décidé que le IVe Congrès aura

lieu à Brasilia en 1996. Un des thèmes principaux évoquera les engagements

des communautés ecclésiales de base en Amérique latine.

Les dernières statistiques de la Conférence nationale des évêques du

Brésil (CNBB) indiquent qu’il y a actuellement dans tout le Brésil 6’789

prêtres diocésains et 7’630 prêtres appartenant à des Ordres ou Congrégations religieuses. (apic/em/ba)

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