Une journée de prière pour le Venezuela

L’archevêque de Mérida, le cardinal Enrique Porras, invite à participer, le 21 mai 2017, à une journée de prière pour la paix au Venezuela. Le prélat dénonce les conditions de vie extrêmement graves dues notamment au manque de médicaments et de nourriture, rapporte le site de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED).

Le cardinal Enrique Porras, archevêque de Mérida, invite à une Journée de prière pour la paix au Venezuela, le 21 mai prochain, «pour la fin de la violence et de l’oppression exercées par l’Etat ainsi que pour la recherche de voies propices à l’entente et à la réconciliation». L’appel est relayé le 19 mai 2017 par le site de l’AED.

Face aux violents affrontements politiques qui ébranlent le Venezuela depuis plusieurs semaines, les évêques vénézuéliens ont appelé la population »à refuser toute expression de violence et à respecter les droits de tous les citoyens». La conférence épiscopale souligne l’obligation de la Constitution nationale de garantir la possibilité de protestations civiles et exemptes de violence.

Les évêques qualifient «d’inutiles et d’erronées» les décisions récentes du gouvernement Maduro et du Tribunal suprême de justice. Ils demandent de ne pas modifier la Constitution, mais de la respecter. Le gouvernement doit maintenant se concentrer sur les problèmes actuels du pays, notamment la pénurie de denrées alimentaires et de médicaments et le manque de liberté, de sécurité personnelle et juridique.

La classe dirigeante a oublié le peuple

«Les dix-huit années des gouvernements Chávez puis Maduro sont aussi le résultat d’une dégradation entamée durant les années précédentes. Le pays a grandi sur le plan économique, mais la classe dirigeante a oublié le peuple», accuse Mgr Porras. Pour l’archevêque, la responsabilité de Nicolás Maduro et de l’actuel gouvernement est claire lorsque qu’il situe les racines du problème.

«Les gens subissent des mesures répressives lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec la politique officielle ou expriment une autre opinion: menaces, amendes, peines de prison, expulsions… (…)», affirme Mgr Porras. Il déplore en outre que le discours autour de la lutte des classes subsiste encore. »L’un parvient à ses fins grâces à la haine envers l’autre. La seule chose qui compte, c’est d’éliminer l’ennemi. Cette attitude a déchiré la coexistence et le tissu social».

Les médias responsables

Les médias jouent également un rôle important dans ce conflit intérieur. Les batailles politiques sont devenues des luttes dans les médias: »Lorsque je dis: ›il n’y a pas de médicaments ici’, il apparaît tout de suite une photo de médicaments, avec comme légende: ›Ce n’est pas vrai, regardez donc ici’», dénonce Mgr Porras.

«La concentration de tous les pouvoirs au sein du gouvernement a engendré l’impunité et la corruption», critique-t-il. Une des clés du problème réside aussi dans le fait de toujours vouloir rendre les autres responsables de tout ce qui est mauvais. »Cela se répète sans cesse. Soit les autres ont tort, soit on se réfère au passé. C’est un comportement d’adolescents! Par exemple, lorsqu’il leur est reproché qu’il existe des prisonniers politiques au Venezuela, la réponse est qu’il y en avait également autrefois. Mais c’est aujourd’hui que nous avons des problèmes».

Le cardinal demande à la communauté internationale de »tenter de se procurer une information réelle et récente, pour ne pas se laisser duper par des mensonges». Il demande également des prières et du soutien. »Nous avons besoin de la prière comme force intérieure, qui empêche que l’espérance et la joie nous soient volées. Les difficultés, conclut-il, sont là pour être surmontées, pas pour nous faire pleurer». (cath.ch/aed/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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