Transgenres: l'Eglise d'Angleterre débat d'une liturgie dédiée

L’accueil des personnes transgenres dans une célébration liturgique spécifique sera débattu au prochain synode général de l’Eglise d’Angleterre, qui se tiendra à York du 7 au 11 juillet prochain. Les initiants de cette motion controversée souhaitent notamment que l’Eglise soit en phase avec la loi qui reconnaît le changement de sexe.

Dans une notice envoyée aux membres du synode, le secrétaire général de l’assemblée anglicane, William Nye, affirme qu’il n’y a «aucune difficulté légale ou doctrinale pour un baptisé transgenre de réaffirmer ses promesses baptismales avec un nom différent». Il ouvre ainsi la voie vers une possible nouvelle célébration liturgique dédiée aux personnes transgenres.

Pour autant, «personne ne peut être baptisé une deuxième fois», précise-t-il au site d’informations anglais Christiantoday. Un «re-baptême» des personnes ayant changé de sexe est donc impossible.

Suivre l’évolution sociale

Pour Chris Newlands, vicaire dans le diocèse de Blackburn, qui présentera cette motion, cette démarche liturgique permettrait «un accueil plus effectif des personnes transgenres».

«Elle pourrait avoir des conséquences bénéfiques incontestables pour les personnes confrontées au désir de changer de sexe. Des gens fragiles trouveraient ainsi, dans l’Eglise, un soutien plutôt qu’une condamnation».

L’Eglise d’Angleterre n’a pas émis de position officielle sur les personnes transgenres. Pour l’heure, depuis 2003, elle «reconnaît différents points de vue sur le sujet». Certains évêques ont ainsi rappelé que ce changement était «une fiction». Selon eux, Dieu a créé les humains ‘homme et femme’ et le fait de changer d’apparence physique ne change pas l’identité fondamentale qui vient de Dieu.

Pour Chris Newland, ce sont des arguments d’un autre temps. «Nous devons être en phase avec l’évolution de la psychiatrie et de la médecine, explique-t-il. De plus, la loi reconnaît le changement de sexe. C’est une réalité sociale que nous devons accepter. Les temps ont changé depuis la Genèse». (cath.ch/Christiantoday/pp)


Un mode de gouvernement spécifique

Au sein de l’anglicanisme, le gouvernement de l’Église est confié à des synodes auxquels participent clercs et laïcs élus: synode de doyenné, synode diocésain, et enfin, le synode général qui concerne l’ensemble de la province. Ce dernier est tricaméral, avec une chambre des évêques, une chambre des clercs et une chambre des laïcs (exception faite de l’Église épiscopale des États-Unis, possédant deux chambres: la chambre des évêques et la chambre des députés – diacres, prêtres, laïcs). Suivant la nature des questions traitées, différents types de majorité sont requis, voire l’accord de l’évêque dirigeant le diocèse.

Pierre Pistoletti

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