« Livre blanc » des apprentis pour mieux revendiquer
Paris, 21mars(APIC) La Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC-JOCF)) a rassemblé dimanche à Créteil, près de Paris, quelque 500 apprentis venus de l’ensemble de la France. Pour l’occasion, des représentants des employeurs, de
l’éducation nationale, du ministère du travail, s’étaient déplacés. Les apprentis leur ont remis un « livre blanc de l’apprentissage » contenant leurs
principales revendications.
Parmi celles-ci figurent la sixième semaine de congés payés et le respect du code du travail. Si la première revendication peut sembler utopique, la seconde ne l’est pas. Car, comme le souligne Florence Dubonnet,
présidente de la JOCF, « un énorme fossé sépare la présentation idyllique de
l’apprentissage faite par les pouvoirs publics et le patronat, des réelles
difficultés rencontrées par les apprentis dans les entreprises et les centres de formation: heures supplémentaires à rallonge non payées, quand ce
n’est pas le salaire, refus d’accorder des congés de maladie après accident
de travail, rythme de vie très éprouvant. Ou encore effectifs des classes
trop importants dans les Centres de formation et d’apprentissage (CFA) où
les apprentis vont se former en alternance avec l’entreprise d’accueil ».
Pour améliorer cette situation souvent qualifiée de médiévale, la JOC
les encourage à s’organiser via des « Studios d’apprentis » ou des « Forums
régionaux d’apprentis ». Dimanche, elle a insisté pour que soit organisé un
cours de législation du travail dès le premier trimestre de formation, ainsi que le doublement des effectifs d’inspecteurs d’apprentissage qui doivent être saisis plus facilement.
A cet effet, la JOC a fait savoir qu’elle désapprouvait le nouveau Contrat d’insertion professionnelle (CIP) du Premier ministre Edouard Balladur. Le gouvernement de ce dernier se trouve conforté par les résultats de
la coalition RPR-UDF aux élections cantonales de dimanche (près de 45% des
suffrages). Mais la contestation du CIP, après de nombreuses et violentes
manifestations, demeure très vive. Les observateurs s’interrogent aujourd’hui pour savoir qui gagnera ce nouveau bras de fer.
Une image négative
« Autant d’apprentis réunis dans un même lieu, c’est beaucoup. Peu d’organisations peuvent se flatter d’y arriver », fait remarquer Florence Dubonnet. La JOC, de fait, est en contact avec 100’000 jeunes dont 20’000 adhèrent dans les équipes de base. Parmi ceux-ci, 12’000 sont en scolarité,
8’000 dans la vie active dont 2’000 apprentis. 2’000 accompagnateurs adultes (pour la moitié prêtres et religieux) les suivent. 220’000 en 1991, les
apprentis n’étaient plus que 205’000 en 1993. Plus de 90% préparent un certificat d’apprentissage professionnel (CAP), dans les secteurs alimentations, commerce-distribution, soins personnels. L’apprentissage souffre en
France d’une image négative. Les divers gouvernement – Mme Cresson, ex-Premier ministre, voulait doubler leur nombre – cherchent depuis plusieurs années à relancer la question. (apic/jcn/pr)
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