Il y a dix ans, Benoît XVI donnait un nouvel élan à la messe 'de saint Pie V'               

Il y a dix ans, le 7 juillet 2007, le pape Benoît XVI publiait le Motu Proprio Summorum Pontificum, pour libéraliser la célébration de la messe selon le missel d’avant le concile Vatican II. Ce pari, explicitement pris au nom de l’unité, avait été l’aboutissement d’un long processus et semble avoir porté ses fruits.

Summorum Pontificum visait à autoriser largement la célébration de la messe dite de saint Pie V. Le document marquait ainsi l’issue de longues discussions entamées avec l’élection de Benoît XVI deux ans plus tôt.

Avant 2007, la célébration de la messe saint Pie V était régie selon les dispositions de la lettre circulaire Quattuor abhinc annos (1984) de la Congrégation pour le culte divin. Celle-ci stipulait notamment que les célébrations devaient avoir lieu «dans les églises et les chapelles que l’évêque du diocèse indiquera[it] (et pas dans les églises paroissiales, à moins que l’évêque ne le permette pour des cas extraordinaires)».

«Faciliter la communion ecclésiale»

Quatre ans plus tard, en 1988, après la rupture avec Mgr Marcel Lefebvre, Jean Paul II établissait la commission Ecclesia Dei, par un motu proprio du même nom, afin de «faciliter la communion ecclésiale» avec les fidèles catholiques attachés à la forme liturgique antérieure. Toutefois, la célébration de la messe tridentine était toujours soumise à l’autorisation de l’ordinaire du lieu, donc de l’évêque. Ce que le Motu Proprio de 2017 est venu abolir.

Cela explique pourquoi, lors de la publication du Motu Proprio de 2007, certains – dont des évêques français – se sont inquiétés d’une perte de leur autorité en matière liturgique et d’un retour à la période d’avant Vatican II.

Consterné par l’interdiction de l’ancien missel

Avant la circulaire Quattuor abhinc annos, la célébration selon le missel de 1962, sans avoir été formellement interdite, n’était plus permise. Dans un livre de 1998 Ma vie, souvenirs, (Fayard) le cardinal Ratzinger rappelait qu’en 1970 les prêtres n’avaient eu que six mois pour passer d’un missel à l’autre. Et le cardinal d’ajouter avoir alors été «consterné de l’interdiction de l’ancien missel».

Dix ans après le Motu Proprio, en 2017, la messe sous la forme extraordinaire du rite romain – c’est-à-dire selon le missel de 1962 – est célébrée dans 107 lieux en Italie selon le site summorumpontificum2017.org. Aux Etats-Unis ce sont 480 lieux de cultes en 2017, contre 230 en 2007. Quant à la France, 221 messes y sont célébrées chaque semaine selon le rite tridentin, contre 121 en 2007. (cath.ch/imedia/xln/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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