Limiter la religion à l’espace privé alimente la radicalisation, estime Mgr Gallagher

Lorsque la religion «est bannie aux marges de la société, elle peut être remplacée ou corrompue par la radicalisation et l’extrémisme», a déclaré Mgr Paul Gallagher le 13 juillet 2017. Le secrétaire aux relations avec les Etats du Saint-Siège s’exprimait au Ministère des Affaires étrangères italien à l’occasion d’une journée de travail sur la protection des communautés religieuses.

Certains décideurs publics ont «une réticence à parler ou même à reconnaître le rôle de la religion», a regretté Mgr Gallagher. Pourtant, a-t-il poursuivi en citant le message de Benoît XVI (2005-2013) pour la Journée mondiale de la paix 2011, «mettre dans l’ombre le rôle public de la religion signifie engendrer une société injuste» puisqu’elle n’est pas «en harmonie avec la vraie nature de la personne humaine».

De plus, a estimé le prélat diplomate, en niant le rôle de la religion, on détourne les jeunes des lieux de culte traditionnels. Et ainsi ceux-ci, se tournent vers internet  pour obtenir des réponses à leurs questions les plus profondes. Et bien qu’internet soit un outil merveilleux, il a ses limites : ses espaces de discussion et forums en ligne peuvent être le terreau de la radicalisation et l’extrémisme.

Pluralisme religieux au Moyen-Orient

Mgr Gallagher a donc appelé à reconnaître que la liberté religieuse – aux côtés des libertés de croyance, de conscience et d’expression – sont le «véritable centre de ce qu’est l’être humain». «Ces libertés ne peuvent être atomisées», c’est pourquoi défendre la liberté religieuse revient donc à défendre tous les droits de l’homme fondamentaux.

S’exprimant avant Mgr Gallagher, Angelino Alfano, ministre des Affaires étrangères de la Réublique italienne, a estimé pour sa part que la liberté religieuse s’exerçait aussi dans la participation à la vie publique. «Je suis contre ceux qui veulent la liberté religieuse seulement à l’intérieur des murs de la maison», a-t-il affirmé.

Au cours de son intervention, le secrétaire aux relations avec les Etats du Vatican a également demandé de protéger les minorités religieuses – chrétiennes mais pas seulement – au Moyen-Orient. Le pluralisme religieux n’est pas quelque chose à importer ou à imposer au Moyen-Orient : c’est une réalité qui a une existence millénaire et c’est son identité, a-t-il défini. (cath.ch/imedia/mp)

Maurice Page

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